Un collectif du Val-d’Oise révolté par le projet de construction d’une prison sur des terres agricoles

Dans la commune de Belloy-en-France, les services de l’État projettent l’implantation sur 18 hectares de terres agricoles d’une prison de 700 places. Les habitants s’organisent contre «la bétonisation» de leurs terres et la destruction de leur cadre de vie.
Sputnik

Après que les services de l’État ont informé le conseil municipal de Belloy-en-France (Val-d’Oise) de leur projet de construire sur la commune une maison d’arrêt de 700 places, des habitants se sont organisés au sein du collectif «Belloy sans prison» afin d’obtenir le retrait du projet.

Sur sa page Facebook, le collectif dénonce le sacrifice de 18 hectares de terres agricoles et l’écornement de l’un des derniers corridors écologiques de la région.

Le collectif dit s’opposer à la bétonisation des terres agricoles et à la destruction du cadre de vie.

«Pour préserver le cadre de vie rural de notre village et la tranquillité de ses habitants, en cohérence avec notre adhésion au Parc naturel régional Oise Pays-de-France», souligne la pétition exigeant le retrait du projet.

Une riveraine a confié à BFM Paris que certains étaient prêts à partir si jamais la prison venait à être construite.

«On ouvre nos fenêtres, on a les champs et donc là on aura une maison d'arrêt», s’insurge un autre habitant de Belloy-en-France et membre du collectif.

«Conserver la partie rurale et toutes ces choses-là»

Les revendications du collectif sont soutenues par la mairie.

«Ce que les gens vont vouloir conserver c’est toute la partie rurale, campagne, champs et toutes ces choses-là», explique à BFM Thibault Saint-Beuve, maire adjoint.

«Là on va mettre quand même un gros bloc de 18 hectares, c’est énorme, c’est 20% de la surface habitable de Belloy», détaille-t-il.

Le soutien d’autres élus

La colère des habitants est partagée par Patrice Robin, président de la communauté de communes Carnelle Pays-de-France, dont fait partie Belloy-en-France. Selon lui, elle est basée sur des critères objectifs.

L’élu signale le fait que la commune fait partie d’un parc naturel régional depuis le 18 janvier dernier.

«Belloy fait également partie du site de la Plaine de France qui est un site protégé», a-t-il noté à France 3.

Il a rappelé à la chaîne de télévision que le village était placé dans le Plan d’exposition au bruit à cause de sa proximité avec l’aéroport de Roissy. Il affirme ainsi que l’installation de la prison «finirait d’achever le territoire».

«Programme 15.000»

Le projet de prison à Belloy-en-France fait partie du «programme 15.000» dévoilé par l’ancienne garde des sceaux Nicole Belloubet en octobre 2018.

Son programme pénitentiaire prévoyait la livraison de 15.000 places supplémentaires promises par Emmanuel Macron avec pour objectif de réduire une population carcérale de 70.164 détenus (au 1er septembre 2018) pour moins de 60.000 places. Le programme est censé se réaliser en deux temps: 7.000 places livrées de 2018 à 2022 et 8.000 autres de 2022 à 2027.

Le verdict du ministère de la Justice est attendu d’ici fin avril.

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