Le gouvernement britannique envisage de décréter une nouvelle loi obligeant tous les individus travaillant au Royaume-Uni pour le compte de gouvernements étrangers à enregistrer leur présence dans le pays, rapporte le Times.
Selon le quotidien, ce document est censé protéger Londres contre les agissements d’«États hostiles» tels que la Russie ou la Chine. Boris Johnson devrait annoncer l’introduction de la nouvelle loi le 11 mai, à l’occasion d’un discours de la reine Élisabeth II.
Le Premier ministre souhaite l’imposition de ces nouvelles règles dans le contexte des préoccupations croissantes concernant les actions de Moscou et de Pékin, indique le journal.
Les cybercriminels en ligne de mire
Les mesures en question doivent permettre d’étendre la loi déjà existante sur les poursuites et l’expulsion des espions opérant au Royaume-Uni. Une fois en vigueur, le nouveau texte pénalisera le refus d’inscription obligatoire des personnes travaillant pour les gouvernements étrangers.
Les autorités britanniques ont également l’intention de modifier la loi sur les secrets d’État pour qu’elle s’applique également aux étrangers qui tentent de porter atteinte aux intérêts nationaux britanniques depuis d’autres pays. Cela concernera notamment les pirates informatiques, explique le Times.
Tensions avec Moscou
La semaine dernière, le ministère britannique des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de Russie Andreï Keline en raison d’«activités malveillantes» attribuées par Londres à Moscou, dont des cyberattaques.
Lors de sa convocation, le diplomate s’est vu notifier la conclusion des services britanniques pour qui le renseignement russe est à l’origine du piratage de l’entreprise américaine SolarWinds. Londres lui a également fait part de ses «inquiétudes» concernant «le renforcement des forces militaires russes à la frontière ukrainienne».
Moscou a pour sa part à plusieurs reprises démenti toute implication dans les attaques informatiques qui lui sont imputées par l’Occident ainsi que toute velléité agressive à l’égard de l’Ukraine voisine.