«Le Covid a permis un retour oligarchique après une longue période de réappropriation démocratique en Occident», déclare Pierre-Yves Rougeyron au micro de Sputnik. Pour ce juriste et spécialiste en intelligence économique, cette «classe sociale de très grands "winners" de la mondialisation» est déterminée à faire «fructifier ses intérêts» et «maintenir ses privilèges». Et ce en usant de l’épidémie comme d’un «instrument de gouvernance». «Un coup d’opportunité» accompli par la peur et «le maintien en sidération des populations».
L’éditeur développe la pensée de l’essayiste Antonio Furone, auteur de Oligarchie, crises et folie des grandeurs (éd. Jean-Cyrille Godefroy). Pour ce dernier, un triptyque est à l’œuvre dans cette crise: «restrictions des libertés, effacement de l’État et servage par la dette». De quoi faire taire «la prétention démocratique et antioligarchique d’une partie des populations» incarnée avant la crise épidémique par «des mouvements qualifiés de populistes», à l’exemple des Gilets jaunes en France.
Et notre interlocuteur de prédire que ces deux visions et sociologies antagonistes vont «se heurter car pour que les uns aient des privilèges, les autres doivent se serrer la ceinture». «Cela ne se passera pas en douceur», ajoute-t-il.