Les États-Unis sont derrière la décision de Prague d'expulser 18 diplomates russes en poste en République tchèque et d'accuser les services secrets russes d'implication dans des explosions de 2014 sur le territoire tchèque, a déclaré ce dimanche 18 avril le ministère russe des Affaires étrangères.
«Cette démarche hostile s'inscrit dans le prolongement d'une série de mesures antirusses prises par la République tchèque ces dernières années. Une piste américaine y est aussi clairement visible. Dans un effort pour plaire aux États-Unis dans le contexte des récentes sanctions américaines contre la Russie, les autorités tchèques ont même surpassé leurs maîtres d'outre-mer à cet égard», a indiqué le ministère dans un communiqué.
Selon le ministère, la Russie prendra «des mesures de rétorsion pour que les auteurs de cette provocation prennent pleinement conscience de leur responsabilité des actes qui ont sapé les fondements des bonnes relations entre nos pays».
La décision sans précédent des autorités tchèques «d'expulser 18 employés de l'ambassade de Russie sous des prétextes infondés [...] est d'autant plus absurde que les dirigeants tchèques attribuaient jusqu'ici les explosions [de Vrbetice, ndlr] aux entreprises propriétaires de ces entrepôts», rappelle le ministère russe.
Moscou promet une réponse rapide
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré ce dimanche 18 avril que la Russie préciserait tout prochainement quelle serait sa riposte aux actions de Prague.
«N'anticipons pas. La semaine de travail est à venir. Il était important de répondre clairement à ces actions, alors que la mise en application concrète de notre décision les attend dans un proche avenir», a indiqué Mme Zakharova à la chaîne de télévision Rossiya 1.
Expulsion de diplomates russes de Prague
Le 17 avril, le ministre tchèque des Affaires étrangères Jan Hamacek a annoncé l'expulsion de 18 diplomates russes en poste dans le pays, soit «tous les employés de l’ambassade russe à Prague», en raison de leurs liens présumés avec les services spéciaux. Les diplomates concernés ont 48 heures pour quitter le pays.
Le Premier ministre tchèque Andrej Babis a en outre affirmé que les services spéciaux russes étaient impliqués dans l'explosion de 50 tonnes de munitions dans un dépôt situé dans la ville de Vrbetice, à 330 kilomètres au sud-est de Prague, qui avait fait deux morts en 2014.
Peu après, la police tchèque a indiqué rechercher deux hommes porteurs de passeports russes et ayant la même identité que les individus soupçonnés par Londres de la tentative d’empoisonnement de l’ex-agent double Sergueï Skripal en 2018. Contactée par Sputnik, la police n’a pas pu confirmer un lien entre les avis de recherche de ces deux hommes et l’explosion en 2014 à Vrbetice.
Les États-Unis ont annoncé l'expulsion de 10 diplomates russes le 15 avril, adoptant en outre de nouvelles sanctions contre la Russie, qui visent cette fois 32 individus et entités.