La décision de Joe Biden de retirer toutes les troupes américaines d'Afghanistan allait à l'encontre des recommandations de ses principaux généraux, relate le quotidien The Wall Street Journal.
Les généraux Kenneth F. McKenzie, commandant des forces américaines au Moyen-Orient (CENTCOM, Commandement central des États-Unis), Mark Milley, chef d'état-major des armées, et Austin Miller, qui dirige les forces de l'Otan en Afghanistan, ont recommandé de maintenir un contingent de 2.500 soldats dans le pays, ont indiqué des responsables cités par le WSJ. Parallèlement, ils ont conseillé d’intensifier les efforts diplomatiques en vue d’un accord de paix.
Selon les sources du journal, le secrétaire à la Défense Lloyd Austin a aussi averti que le retrait de toutes les troupes empêcherait le maintien d’un minimum de stabilité dans le pays.
Face aux préoccupations concernant le risque de nouvelles menaces terroristes en Afghanistan, la Maison-Blanche a déclaré qu'elle se prémunirait contre celui-ci en maintenant des avions de combat et des capacités de lutte antiterroriste dans des bases situées en dehors du pays.
Les États-Unis en Afghanistan
Joe Biden s’est engagé à retirer totalement les troupes américaines d’Afghanistan d’ici au 11 septembre 2021, la date du 20e anniversaire des attaques terroristes de 2001 qui ont tué près de 3.000 personnes. Elles avaient conduit à une intervention militaire en Afghanistan en vue d’écraser le régime des Talibans* et de capturer Oussama ben Laden, chef du réseau terroriste Al-Qaïda*.
Sur décision de Donald Trump, le nombre de soldats déployés a été réduit à 2.500 en janvier 2021, le minimum depuis leur intervention il y a presque 20 ans. Le retrait de Washington risque cependant de transformer le pays en un centre de terrorisme international, craignent de nombreux experts, dont l’ancien responsable de l’État-major général russe Valery Zaparenko. «En plus de 18 ans d’hostilités, plus de 2.000 militaires américains ont péri dans ce pays. Mais le résultat est proche de zéro», disait-il au média russe Gazeta en novembre 2020.
Le retrait définitif devrait débuter le 1er mai.
*Organisation terroriste interdite en Russie