Moins de 48 heures après les annonces de Jean Castex, proposant d’ouvrir la vaccination à 400.000 professionnels de plus de 55 ans, plusieurs corporations réclament que leurs salariés reçoivent ces injections en priorité.
C’est notamment le cas des marins, qui ont écrit une lettre à Jean Castex en ce sens. Ce courrier, relayé par l’AFP est signé par plusieurs organisations de pêcheurs, armateurs ou remorqueurs. Ils demandent que les 40.000 marins battant pavillon français soient placés «sur la liste des publics à vacciner prioritairement». Les signataires soulignent en particulier la promiscuité à bord des bâtiments, qui pourrait favoriser la contamination.
«L'éloignement des côtes et donc de tout centre médical, ainsi que l'espace exigu d'un navire rend le développement du virus particulièrement dangereux et rapide», écrivent-ils ainsi.
Les organisations rappellent encore que les marins maintiennent les «cordons ombilicaux» avec les îles françaises et participent à l’approvisionnement alimentaire, missions «indispensables» en ces temps de pandémie.
Du monde au portillon
Avant même les annonces de Jean Castex, plusieurs entreprises avaient réclamé un accès à la vaccination pour leurs salariés.
Le 25 mars, Bertrand Camus, directeur général de Suez, avait ainsi assuré sur BFM TV s’être mis en rapport avec Matignon, pour que les éboueurs et les agents chargés du traitement des eaux soient prioritaires pour les vaccins. De même, Michel-Édouard Leclerc, patron des enseignes portant son nom, s’était déjà déclaré favorable à la vaccination prioritaire pour les personnels de ses magasins, toujours sur BFM TV.
Même mobilisation du côté des syndicats. Le 30 mars, deux fédérations de Force ouvrière ont ainsi demandé des injections pour les salariés du transport maritime, aérien et routier. La vaccination des agents de la RATP «en contact avec le public» a également été réclamée par le syndicat UNSA, dans un communiqué.
Les enseignants pas convaincus
Pour l’heure, seuls les professionnels particulièrement exposés au virus sont concernés par ces injections, comme l’avait spécifié Jean Castex ce 15 avril. Parmi eux, figurent les policiers, gendarmes, surveillants pénitentiaires, mais aussi les enseignants. Chez ces derniers, la stratégie mise en place par le gouvernement ne convainc pas toujours. Les syndicats, qui réclamaient la vaccination depuis plusieurs mois, critiquent en particulier la restrictions d’âge au-delà de 55 ans.
«Les plus de 55 ans, au primaire, c’est 13% de la profession, ils sont à peu près autant dans le secondaire. À ce rythme, le jour de la rentrée, très peu de collègues seront protégés», explique ainsi au Monde Guislaine David, du SNUipp-FSU.
Même constat pour Frédérique Rolet, secrétaire générale SNES-FSU, qui demande au gouvernement un «calendrier clair» et «une stratégie sanitaire globale pour l’éducation», conjuguant vaccination, tests et aérateurs, rapporte le quotidien.
La réouverture des établissements scolaires est censée s’échelonner du 26 avril au 3 mai, comme l’a confirmé Emmanuel Macron ce 15 avril, lors d’une visioconférence avec des maires.