De 12 à 19,50 euros, pourquoi le prix du vaccin de Pfizer augmente-t-il? Son PDG défend un principe d’équité

D’un coût initial de 12 euros, le prix d’une dose de Pfizer est passé à 19,50 euros, a indiqué le Premier ministre bulgare. Parallèlement, le PDG de Pfizer argue que ce prix est «celui d’un repas», mais reconnaît qu’il vend son vaccin plus cher aux pays développés.
Sputnik

Déjà connu comme l’un des vaccins les plus chers payés par l’Union européenne, le prix du Pfizer a encore augmenté lors des dernières négociations entre le fabricant et la Commission européenne, selon le Premier ministre bulgare Boïko Borissov.

«Le Pfizer coûtait 12 euros, puis le prix a augmenté à 15,50 euros. Aujourd’hui, des contrats sont signés pour 900 millions de vaccins à hauteur de 19,50 euros la dose», a-t-il déclaré dimanche 11 avril, cité par Euractiv.

L’UE n’a donc pas fini de dépenser des milliards en vaccin, sachant qu’une troisième dose de Pfizer serait nécessaire après six à douze mois, avec ensuite un rappel tous les ans. Le prix du vaccin américain interpelle, puisque six fois supérieur au britannique AstraZeneca, dont le fabricant a promis de ne pas faire de bénéfices tant que durerait la pandémie.

Prix d’un repas

Lors d’un entretien accordé à quatre quotidiens européens, dont Les Échos, le PDG de Pfizer Albert Bourla n’a pas confirmé ces prix mais a soutenu un principe d’équité justifiant de le vendre plus cher aux pays développés, en Europe, aux États-Unis, mais aussi au Japon et au Canada.

«Ces vaccins ont un prix inestimable, en milliers de milliards de dollars, ils sauvent des vies humaines, ils permettent de rouvrir les économies, mais nous les vendons au prix d'un repas», s’est-il défendu.

Il a ensuite assuré qu’il le vendait «à la moitié de ce prix» dans des pays dits «à revenu intermédiaire» et le distribuait à prix coûtant aux pays les plus pauvres, notamment en Afrique. Cela n’a pas empêché le groupe pharmaceutique d’annoncer qu’il lui rapporterait 15 milliards d’euros en 2021.

Actions de Pfizer

M. Bourla s’était d’ailleurs retrouvé au cœur d’une polémique lorsqu’il a vendu ses actions de Pfizer en novembre dernier, à l’annonce des résultats d’efficacité du vaccin. Une vente qui était prévue depuis février 2020, et qui s’est effectuée automatiquement lorsque l’action a atteint une certaine valeur, a-t-il expliqué aux Échos.

En mars, il a néanmoins admis être «frustré» auprès de Forbes, déplorant que le cours boursier de Pfizer n’ait pas explosé malgré le succès. Depuis qu’Albert Bourla a pris ses fonctions à la tête du géant pharmaceutique, l’action a même baissé de 15%. Dans le même temps, Moderna, qui utilise la même technologie, a vu son action s’envoler de 529% depuis la pandémie. «Nous méritons d'être crédités. Mais le cours actuel des actions est une énorme déception», a-t-il confié.

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