«Quelle lâcheté»: Schiappa tacle la mairie de Strasbourg dans l’affaire de la nouvelle mosquée

Marlène Schiappa s’est «réjouie» du retrait de la demande de subventions pour la construction d’une mosquée à Strasbourg par l’association Millî Görüş «qui promeut l’islam politique». Elle a pointé la «lâcheté» de la mairie EELV «du début à la fin», laquelle n’a assumé aucune décision, les porteurs du projet ayant retiré la demande eux-mêmes.
Sputnik

Après avoir critiqué la mairie EELV de Strasbourg à maintes reprises pour avoir accepté de subventionner la construction de la mosquée Eyyub Sultan, Marlène Schiappa a exprimé sa joie d’apprendre que la demande de subventions avait finalement été retirée par les porteurs du projet.

«Je me réjouis sur le fond que ces 2,5 millions d’euros, qui représentent des places en crèche pour à peu près 200 à 300 familles pendant un an, n’aillent pas financer une association qui promeut l’islam politique», a déclaré ce 16 avril la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté sur le plateau de LCI.

Intitulée «lettre aux Strasbourgeois.es» et signée par la maire, Jeanne Barseghian, la nouvelle a été publiée par le quotidien Les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA).

L’élue y indique que les «porteurs du projet» de la mosquée en construction depuis 2017 sous l’égide de l'organisation pro-turque Millî Görüş, accusée de promouvoir l'islam radical, ont «retiré» le 15 avril leur demande en raison de la nécessité «de consolider leur plan de financement».

Mme Schiappa, qui avait exigé fin mars que la maire renonce à ce financement, a mis en exergue l’absence d’initiative de la part de la ville dans cette affaire:

«Quelle lâcheté du début à la fin par la mairie de Strasbourg. Il n’y aucune décision qui n’a été vraiment assumée. C’est l’association elle-même qui finalement décide de ne pas demander de subventions».

Interdire Millî Görüş?

La ministre déléguée a déjà accusé Jeanne Barseghian de complicité avec l’islam politique les 23 et 24 mars. Selon elle, la mairie se trouve sur «une pente très glissante» et son parti EELV «pactise avec les tenants d’un islam politique et radical».

À la question de savoir pourquoi ne pas interdire Millî Görüş, Mme Schiappa a estimé sur LCI que cette démarche n’était pas nécessaire:

«Je ne pense pas qu’il faille l’interdire mais entre interdire et financer il y a peut-être une marge».

La liberté de culte étant constitutionnelle, elle a appelé à faire la distinction entre la religion et l’islamisme politique qui vise à la primauté des lois religieuses sur les lois de la République, ce qui «n’est pas acceptable».

«Avec Gérald Darmanin, nous avons adressé des consignes circulaires très strictes pour demander partout sur le territoire qu’on cesse de travailler avec les deux fédérations qui ont refusé de s’engager pour cette charte de l’islam en France, Millî Görüş en fait partie», a tranché Marlène Schiappa.
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