«Je ne me prends pas pour un prophète»: Didier Raoult défend à nouveau l'hydroxychloroquine

Un an après le début de la pandémie, Didier Raoult continue d’insister sur l’efficacité de l'hydroxychloroquine, bien que certaines études prouvent le contraire. Dans une interview à BFM TV, le microbiologiste assure que la confirmation de ses propos est une question de temps.
Sputnik

Alors que la France a franchi le seuil symbolique des 100.000 morts, le directeur de l’IHU Méditerranée Infection revient sur la crise sanitaire dans une interview à BFM TV.

Le professeur admet que le vaccin anti-Covid est capable d’induire une diminution du nombre de cas mais prévient que ce «n'est pas une baguette magique».

«On verra la durée de vie du vaccin, il y a des variants qui résistent à un certain nombre de vaccins. C'est pour cela que je dis que le vaccin n'est pas une baguette magique», remarque-t-il.

«Le vaccin joue probablement un rôle dans la diminution de la population sensible et devrait amener à observer une diminution du nombre de cas», remarque l’infectiologue, décoré de la Légion d’honneur en 2011 et élevé récemment à la dignité de commandeur dans l'ordre du Lion par le Président sénégalais.

En parallèle, tout en déclinant les questions personnelles, il a refusé de dire s’il avait été vacciné lui-même. Il a pourtant noté que la majorité du personnel de son IHU avait été vaccinée.

«Je ne me prends pas pour un prophète. C'est une maladie qui est très peu immunisante», observe-t-il.

Sur l'hydroxychloroquine

Malgré des études démontrant son inefficacité pour soigner les patients atteints de Covid-19, le professeur continue de défendre l'hydroxychloroquine. Il assure que cette molécule permet de «diminuer de 75% le risque de mort».

Il met en avant les résultats de trois études publiées ces quinze derniers jours, «une en Iran sur 28.000 malades, celle que nous venons de soumettre sur 11.000 malades, et une autre en Arabie saoudite sur 5.000 malades».

Pourtant, selon une vaste étude parue en mai 2020 dans The Lancet, ni la chloroquine, ni son dérivé l'hydroxychloroquine ne se montrent efficaces contre le Covid-19 chez les patients hospitalisés. Les chercheurs ont même prévenu que ces molécules augmentaient le risque de décès et d'arythmie cardiaque. Quelques jours après la publication, des dizaines de scientifiques ont cependant publié une lettre ouverte exprimant leurs inquiétudes sur les méthodes de l’étude en question. La revue a révisé à la marge ses résultats mais n’a changé en rien les conclusions initiales.

«C’est une question de temps»

Pour le professeur, «c'est juste une question de temps» avant que la communauté scientifique ne lui donne raison.

«Contrairement à ce qu’on imaginait, la plupart des molécules sont polyvalentes», avance-t-il.

Il ajoute en outre que «toutes les études qui montrent que l'hydroxychloroquine ne marche pas sont liées à des gens qui ont des conflits d'intérêt avec Gilead», le laboratoire américain qui produit le remdesivir. Fin 2020, cette molécule a aussi été déconseillée par l’OMS en guise de traitement contre le Covid-19.

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