Qui est le grand perdant des sanctions US contre la dette publique russe?

Le ministre russe des Finances ainsi que le dirigeant de la plus grande banque du pays ont déjà commenté les sanctions américaines, notamment l’interdiction aux institutions financières d’acheter directement de la dette émise par le pays. Leur vision des choses est loin d’être pessimiste.
Sputnik

La dette publique russe est l’une des plus fiables et des moins risquées au monde. Et en dépit des sanctions américaines, qui auront pour conséquence une perte de profits pour les institutions financières de ce pays, la demande pour cette dette restera élevée, a réagi le ministre russe des Finances Anton Silouanov, commentant les nouvelles mesures de rétorsion décrétées par les États-Unis.

«Dans la structure des détenteurs des OFZ [bons émis en roubles par le ministère russe des Finances, ndlr] prévalent les investisseurs nationaux, à plus de 80%, et notre choix en faveur de la politique financière raisonnable place nos engagements parmi les plus sûrs et les moins risqués au monde, en dépit des restrictions administratives, la demande restera forte», a déclaré le ministre.

Il estime donc qu’on peut plutôt parler d’une perte de profits des institutions financières américaines, contre lesquelles ces sanctions se retournent.

Et d’ajouter que conjointement avec la Banque de Russie, son ministère suit de près le développement de la situation sur le marché financier national.

«Nous disposons de suffisamment d’instruments pour renforcer la stabilité, on s’en servira», a-t-il ajouté.

Le choix de la politique budgétaire et monétaire raisonnable permettent au pays de compter sur le renforcement de la stabilité des marchés financiers, et celui de la dette en particulier, et ce en dépit «des tentatives d'ingérence administrative dans les mécanismes de marché de la part de certains pays», a-t-il encore ajouté.

Les sanctions US

Washington a introduit ce 15 avril de nouvelles sanctions visant la Russie. Elles ciblent notamment 32 personnes physiques et morales russes désignées comme liées à l’ingérence dans les élections imputée par Washington à Moscou. Les mesures interdisent en outre aux institutions financières américaines d’acheter directement de la dette émise par la Russie après le 14 juin prochain.

Moscou promet une réponse

Le ministère russe des Affaires étrangères a réagi aux sanctions, soulignant qu’en dépit de l’intention annoncée par Washington de bâtir des «relations pragmatiques» avec Moscou, les actes entrepris par les États-Unis portent un nouveau coup dur sur ces dernières.

L’ambassadeur états-unien à Moscou a été convoqué le jour-même pour être informé sur une prochaine série de mesures de riposte.

L’effet attendu par l’administration US

Dans la foulée de l’annonce des sanctions, un représentant haut placé de l’administration américaine a expliqué que son pays s’attendait à ce que les mesures visant la dette publique russe aient un effet sur la croissance du PIB de ce pays ainsi que sur l’inflation et les marchés en général.

«Lorsque vous retirez les investisseurs américains du marché souverain, cela crée un effet de refroidissement général», a-t-il encore déclaré.

Dans la soirée, le dirigeant de la Sberbank, le plus grand établissement bancaire du pays, German Gref, a estimé que ces nouvelles mesures ne mèneraient pas à des conséquences sérieuses pour l’économie russe et que le programmes d’emprunt sera réalisé.

«Il paraît que la situation se crée d’une manière plus optimiste, y compris pour le budget. Donc je ne vois pas de grands problèmes pour la situation actuelle.»
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