Impliqué dans un scandale de pédophilie au sein de l’Église, le cardinal Philippe Barbarin a été définitivement relaxé ce 14 avril par la Cour de cassation. La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire a rejeté le pourvoi constitué par des victimes du père Preynat pour ne pas avoir dénoncé les abus sexuels dont il avait été informé.
Ces abus sont des agressions sexuelles commises sur des jeunes par le père Bernard Preynat au sein du diocèse de Lyon entre 1972 et 1990.
Relaxé en appel fin janvier 2020 du chef de «non dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans», l’ex-archevêque de Lyon a finalement été reconnu par la Cour comme n’ayant pas été dans l’obligation de dénoncer ces agressions.
Les témoignages avaient été portés à sa connaissance en 2014 et 2015 mais «les victimes, âgées de 34 à 36 ans, insérées au plan familial, social et professionnel, sans maladie ou déficience, étaient en mesure de porter plainte», a indiqué la Cour de cassation citée par Reuters.
«Ce seul motif suffit à justifier la relaxe de l'évêque», a tranché la juridiction.
Le cardinal Barbarin avait été condamné le 7 mars 2019 par le tribunal correctionnel de Lyon à six mois de prison avec sursis. La cour avait jugé que l’ecclésiastique aurait dû contacter le procureur de la République en 2014 dès qu’il avait pris connaissance des premiers témoignages d’agressions sexuelles commises par le père Preynat sur des personnes qui étaient mineures au moment des faits. Le 30 janvier 2020, il a été relaxé en appel pour ses silences.
Le pape François a accepté la démission de Philippe Barbarin en tant qu'archevêque de Lyon le 6 mars 2020.
Pédophilie dans l’Église
Cette annonce intervient alors que l’Église catholique fait face à de nombreuses accusations d’abus sexuels commis sur des mineurs par des prêtres. Début mars, le président de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase) Jean-Marc Sauvé a fait état d’au moins 10.000 victimes de prêtres pédophiles en France depuis 1950. Présenté dans un rapport d’étape, ce chiffre a été recueilli à partir des archives des diocèses et de 6.500 témoignages.