L’annonce relative à la date butoir du retrait des troupes américaines d’Afghanistan laisse Moscou perplexe. Comme l’a fait savoir la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, en Russie on craint que le report du délai ne débouche sur une escalade du conflit.
«Annoncée par les États-Unis, l’intention de retirer les troupes d’Afghanistan avant le 11 septembre est une violation évidente de l’accord passé le 29 février 2020 entre les talibans* et les Américains et prévoyant un retrait complet avant le 1er mai. Dans ce contexte, une éventuelle escalade du conflit armé en Afghanistan suscite des préoccupations», expose-t-elle dans un communiqué relayé par la diplomatie russe.
Mme Zakharova souligne qu’une escalade pourrait saper les efforts déployés en vue du lancement de négociations directes interafghanes.
Le retrait reporté
Mardi 13 avril, les autorités américaines ont annoncé leur décision de retirer leurs troupes d’Afghanistan avant le 11 septembre de l’année en cours, date qui marque le 20e anniversaire des attentats terroristes contre le World Trade Center (les tours jumelles) et le Pentagone. C’est suite à ces attaques que l’administration de George W. Bush junior a lancé une opération contre les terroristes d’Al-Qaïda* en Afghanistan.
La réaction des talibans* ne tarde pas
Dans les heures qui ont suivi l’annonce, le porte-parole du bureau politique de ce mouvement radical, Mohamed Naïm, a indiqué sur Twitter que les talibans* ne prendraient part à aucune conférence portant sur l’Afghanistan tant que les troupes ne sont pas retirées du pays.
Le lendemain, le porte-parole du mouvement, Zabihullah Mujahid, a fait savoir que le retrait dans les délais fixés par l’accord conclu à Doha était attendu, ajoutant qu’une fois l’accord honoré, le passage à la résolution du reste des questions sera possible.
Les talibans* ont en outre promis des problèmes à ceux qui ne retireront pas leurs troupes avant le 1er mai.
Une réaction «prévisible»
Le représentant spécial du Président russe pour l’Afghanistan, Zamir Kaboulov, a confié à Sputnik que la réaction du mouvement était prévisible.
Selon lui, les Américains doivent maintenant s’expliquer avec les talibans* avec qui ils ont conclu l’accord. «Les accords doivent être honorés», a-t-il insisté.
Conclu en 2020 sous Donald Trump, l’accord avec les talibans* prévoit le retrait de toutes les forces américaines et étrangères avant le 1er mai 2020.
*Organisation terroriste interdite en Russie