Après l’explosion de Natanz, Téhéran envoie un message aux USA sur leurs relations avec Israël

Dans le contexte de l’attaque contre le site nucléaire iranien de Natanz, dont la responsabilité a été imputée par Téhéran à Tel-Aviv, Mohammad Javad Zarif a souhaité rappeler aux États-Unis que leur «soutien au régime sioniste» ne leur apportera pas de concessions dans l’accord de Vienne que les parties cherchent actuellement à sauver.
Sputnik

À l’issue d’une rencontre avec Sergueï Lavrov à Téhéran, son homologue, le ministre iranien des Affaires étrangères, s’est exprimé concernant l’explosion sur le site nucléaire de Natanz survenue en pleines négociations visant à sauver l’accord de Vienne. La responsabilité de cet incident a été imputée par l’Iran à Israël.

«Les Américains doivent savoir que ni le sabotage [à Natanz, ndlr], ni les sanctions ne servent d’instrument pour la tenue de consultations, mais que de pareils actes ne font que compliquer la situation», a martelé le ministre iranien.

Ces propos du chef de la diplomatie iranienne interviennent au lendemain des déclarations de la porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki qui a assuré que «les États-Unis n’avaient été nullement impliqués dans l’incident» de Natanz.

«Par le biais de sanctions, ils [les Américains, ndlr] ne pourront pas obtenir de concessions. Ni via un soutien au régime sioniste, ni via un attentat terroriste. Ils doivent arrêter d’y penser. S’ils [le font], nous lancerons le mécanisme de vérification et reviendrons à nos obligations sur le plan d'action global conjoint», a poursuivi M.Zarif.

Le 11 avril, l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) avait annoncé une panne d’électricité sur le site d’enrichissement d’uranium de Natanz dans le centre de l’Iran. L’incident n’a pas fait de victimes ni provoqué de contamination. Ali Akbar Salehi, président de l’OIEA, l’a qualifié d’acte de terrorisme nucléaire.

Vers une levée partielle des sanctions?

Après le retrait unilatéral en 2018 par Donald Trump de l’accord de Vienne, signé par Barack Obama, alors que Joe Biden était vice-Président, l’Iran a été ciblé par un paquet de sanctions américaines, lesquelles restent toujours en vigueur en ce moment.

Durant les négociations sur la restauration de l’accord de Vienne, les parties américaine et iranienne se sont affrontées le 9 avril sur la question de ces sanctions. Téhéran a insisté sur la levée complète de toutes les sanctions imposées depuis 2017. Or, Washington n’est prêt qu’à supprimer celles incompatibles avec le Plan d’action global commun.

En outre, le 12 avril, au lendemain de l’incident de Natanz, l’Union européenne a introduit ses propres sanctions contre l’Iran. Suite à cette décision européenne, Téhéran a répondu par la suspension du dialogue et de la coopération avec Bruxelles sur les réfugiés, les droits de l’homme et la lutte contre le terrorisme et la drogue.

Tout en dénonçant les nouvelles sanctions de l’Union européenne en pleines négociations censées sauver l’accord de Vienne, Sergueï Lavrov a regretté ce 13 avril que les Européens n’aient pas condamné le sabotage de Natanz.

«Si, au sein de l’Union européenne, il n’y a aucune coordination et la main droite ne sait ce que fait la main gauche, c’est un malheur. Mais si cette décision a été prise délibérément, en pleines négociations se poursuivant à Vienne pour sauver le plan global, ce n’est pas un malheur, mais une erreur, qui serait plus grave qu’un crime», a-t-il estimé.

Plus tard dans la journée, le porte-parole de l’Union européenne Peter Stano a expliqué auprès de Sputnik que les nouvelles sanctions pour violations présumées des droits de l'homme n'étaient pas liées aux pourparlers visant la restauration du plan d'action global conjoint (JCPOA) en cours à Vienne.

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