Accusé par Estrosi d’être un passeur, un universitaire porte plainte pour diffamation

Ce lundi 12 avril, la justice va étudier la plainte de Pierre-Alain Mannoni pour diffamation adressée contre le maire de Nice. «Il m’a fait passer pour une sorte de crapule, un passeur», s’insurge l’universitaire qui avait été arrêté, jugé puis relaxé pour avoir transporté dans son véhicule trois Érythréennes en provenance d’Italie.
Sputnik

Pierre-Alain Mannoni, un habitant de Nice de 49 ans, a porté plainte pour diffamation contre le maire de sa ville et l’affaire sera étudiée ce lundi 12 avril.

Dans une vidéo publiée sur YouTube le 9 avril, cet enseignant-chercheur, poursuivi pour avoir tenté de conduire en octobre 2016 trois jeunes migrantes érythréennes blessées depuis la vallée de la Roya, près de la frontière italienne, jusqu’à la gare de Cagnes-sur-Mer (Alpes Maritimes), a exposé les raisons de son action en justice.

«Une insulte au travail des forces de l’ordre»

Selon M.Mannoni, l’histoire remonte au 6 janvier 2017, le jour où le tribunal avait prononcé sa relaxe. Quelques minutes seulement après la sentence, Christian Estrosi avait réagi sur sa page Facebook.

«Relaxé alors qu’il aidait des migrants à passer la frontière: une insulte au travail des forces de l’ordre qui mettent leur vie en danger pour protéger la nôtre», avait-il posté.

«Certains djihadistes se sont fait passer pour des migrants pour rentrer sur le territoire national. Comment ces individus qui viennent en aide aux migrants peuvent-ils nous certifier qu’ils n’ont pas fait rentrer de terroristes sur notre sol en violant la loi comme ils le font? Par leur acte politique, ils ont potentiellement mis en danger la sécurité des Français. C’est impardonnable!», avait conclu le maire.

«Agressé et insulté» par un ancien ministre

Pour Pierre-Alain Mannoni, la situation judiciaire qu’il a traversée n’a pas été des plus agréables. «Je me suis fait agresser et insulter par un ancien ministre, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur à l’époque».

Il affirme que l’édile l’avait fait passer pour «une sorte de crapule, un passeur qui fait rentrer des terroristes qui mettent en danger la vie des Français, un trafiquant d’êtres humains».

«C’était comme un lynchage pour moi».

C’est alors qu’il a décidé de porter plainte pour diffamation, «pour qu’il ait à répondre de ses actes qui sont comme un appel à la haine».

Contacté par l’AFP, M.Estrosi a indiqué réaffirmer «que lorsqu’on transgresse nos lois en étant un passeur, on doit être sanctionné», jugeant «ahurissant qu’en plus de ne pas respecter la loi, M.Mannoni cherche, en déposant des plaintes, à se faire une notoriété en laissant penser que son militantisme illégal est un acte d’héroïsme».

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