À un an de l’élection présidentielle, la gauche veut se rassembler et débattre d’un éventuel programme commun. C’était en tout cas le sens de la main tendue par l’écologiste Yannick Jadot début avril. L’eurodéputé avait proposé aux chefs de file de la gauche une table ronde, qui se tiendra finalement le 17 avril à Paris.
La présence de Jean-Luc Mélenchon était la principale inconnue, alors qu’Olivier Faure, patron du PS, Benoît Hamon pour Génération.s ou Anne Hidalgo s’étaient déclarés intéressés. Le chef de file de LFI a finalement éclairci ses positions sur Europe 1, se déclarant «partisan d’y aller». Il a ajouté espérer que cette réunion ne serait «ni un traquenard ni une instrumentalisation».
Sans parler d’union des gauches ou de programme commun, Jean-Luc Mélenchon a avancé l’idée d’un «pacte de non-agression» pour lutter contre l’exécutif et la droite.
Dérives autoritaires
Au-delà des échéances électorales, Jean-Luc Mélenchon a souhaité que les forces de gauche s’unissent pour lutter contre les actuelles positions de l’exécutif. Il a ainsi appelé à «défendre les libertés face à la dérive autoritaire du gouvernement».
Des accusations d’autoritarisme qui se sont déjà faites entendre ces dernières semaines, à droite comme à gauche, notamment après le vote des dernières mesures sanitaires à l’Assemblée. Dans l’hémicycle, le chef de LFI était d’ailleurs l’un des plus offensifs sur le sujet, déclarant que l’Assemblée était «exclue» des débats sanitaires et que les députés ne servaient plus qu’à «acclamer» le Premier ministre et le gouvernement.
Vote RN et cote de rejet
En dehors de ce dialogue des gauches, Jean-Luc Mélenchon s’est aussi exprimé sur la montée du vote RN, en particulier dans le nord de la France, sur des terres ouvrières traditionnellement acquises à la gauche. Le député LFI a mis en doute ce basculement du vote populaire et ouvrier vers le RN.
«Il y a toujours eu une partie de l’électorat ouvrier et populaire qui votait à droite, et c’est bien son droit. C’est lui qui s’est radicalisé», a-t-il ainsi expliqué sur Europe 1.
Interrogé sur le vote des plus jeunes en faveur de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon a encore affirmé que le RN était devenu «un parti du système», accepté par la classe politique. Il a rappelé qu’il avait milité pour son interdiction dans les années 2000.
Le chef de LFI s’est enfin dit satisfait de sa popularité, même si un sondage Odoxa publié en janvier lui attribuait une cote de rejet de 52%.