La ville de Paris mène une enquête pour retrouver deux fontaines de style Art Déco retirées provisoirement dans le 18e arrondissement en 2014, rapporte Le Parisien.
Ces fontaines, deux structures massives de 10 tonnes chacune en pierre blanche ornées de trois mascarons de bronze, ont été installées dans le 18e arrondissement en 1935. Elles décoraient le carrefour de la porte de la Chapelle. En 2014 les autorités les ont retirées le temps de la construction du tramway T3.
Le maire de l’arrondissement de l’époque avait promis leur réinstallation. Pourtant, presque sept ans après, les autorités ne savent pas où et dans quel état elles se trouvent.
Fin mars, à l’occasion d’une grande consultation publique lancée par la ville pour l’aménagement du quartier, les habitants ont interpellé Emmanuel Grégoire (PS), le premier adjoint d’Anne Hidalgo (PS) sur cette disparition.
«J’ignorais qu’il y avait des fontaines à cet endroit, mais tout ce qui contribue à l’embellissement de l’espace public est intéressant à creuser. Nous allons tout faire pour savoir ce qu’il en est», a-t-il dit le 22 mars.
Au Parisien, le maire (PS) de l’arrondissement Éric Lejoindre a assuré que la direction de la voirie et des déplacements avait commencé à faire des recherches.
L’ex-«colline du crack»
«Le quartier a déjà énormément souffert ces dernières années. On a été touchés de plein fouet par la crise migratoire, subi la colline du crack, qui a enfin été évacuée, des aménagements qui ont rendu encore plus minéral ce secteur. (…) C’est important de retrouver ces fontaines», a déploré auprès du quotidien un riverain.
Jusqu’en 2019 ce quartier abritait un campement sauvage de dealers et toxicomanes, la «colline du crack». Mais même après son démantèlement, le nord-est parisien continue à être considéré comme un point de concentration des consommateurs de drogue.
L’aménagement de Paris s’avère être un domaine sensible dépassant les seuls habitants de la porte de la Chapelle. Presque une semaine après l’apparition du hashtag SaccageParis, les débats sur la question ont refait surface. Les Parisiens témoignent de leur ville «saccagée» et enlaidie, tandis que la maire, parlant tout d’abord d’une campagne de «dénigrement orchestrée» liée à l’extrême droite, a finalement reconnu un «problème parisien» et a promis la décentralisation de la propreté «avant l'été».