Mardi 6 avril, lors d’une rencontre diplomatique à Ankara, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a été installée sur un canapé, en retrait de son collègue du Conseil européen Charles Michel et de Recep Tayyip Erdogan assis sur des chaises. Les représentants européens ont choisi de ne pas réagir. Un signe de lâcheté, pour Robert Ménard.
Le maire de Béziers s’est étonné que M. Michel et Mme von der Leyen n’aient pas simplement quitté la réunion. En acceptant ce traitement, ils auraient souhaité éviter l’incident diplomatique. «Mais qu’ils aillent se faire voir avec les incidents diplomatiques!», a-t-il fustigé jeudi 8 avril sur CNews. «Ce sont des lâches!».
Il estime que la scène représente «la lâcheté» et «la couardise» de l’Europe. «Ces gens-là accepteront tout demain et après-demain. En face de qui? D’un type qui incarne l’islam politique», a-t-il ajouté. «Ils se coucheront, ce sont des porteurs de valise de l’islam radical, parce que jamais ils n’oseront s’y opposer», a-t-il déploré, précisant que d’autres en France «se font l’écho exactement de la même position».
Manquement au protocole?
La diplomatie turque a assuré avoir suivi le protocole de l’Union européenne selon lequel le président du Parlement européen vient en premier, suivi du président du Conseil européen (Charles Michel) puis de la présidence du Conseil des ministres et finalement du président de la Commission (Ursula von der Leyen).
Cette dernière a paru toutefois étonnée du traitement qui lui était réservé. D’après son porte-parole, les présidents des deux institutions auraient dû être mis au même rang protocolaire. La situation a en tout cas engendré des accusations de sexisme à l’heure où la Turquie a quitté la convention d’Istanbul, laquelle porte sur la prévention de la violence à l’égard des femmes, notamment au sein du couple.
Attaqué sur son silence lors de cette scène, Charles Michel a livré son explication sur sa page Facebook. «Les quelques images qui en ont été diffusées ont donné l'impression que j'aurais été insensible à cette situation. Rien n'est plus éloigné ni de la réalité, ni de mes sentiments profonds», a-t-il assuré, justifiant avoir voulu privilégier «la substance de la discussion politique que nous allions entamer».