Un député LFI refuse de se soumettre à un contrôle de police devant l’Assemblée - vidéo

Alors qu’un député LFI, «empêché d’entrer» à l’Assemblée nationale, associe l’incident avec la police à son soutien à de jeunes manifestants écologistes, un syndicat policier pointe une tentative de discréditer les forces de l’ordre qui procédaient à un contrôle d’identité habituel.
Sputnik

Une brève altercation entre le parlementaire de La France insoumise Loïc Prud'homme et plusieurs agents de police s’est produite le 7 avril près de l’Assemblée nationale. Comme le montre une vidéo publiée par le membre de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire de l’Assemblée nationale lui-même sur Twitter, il a été arrêté dans la rue pour faire l’objet d’un contrôle d’identité.

- C’est un contrôle d’identité de la police.

- Je suis parlementaire.

- Et bah, vous devez présenter comme tout citoyen, actuellement vous êtes sur la voie publique […] Vous êtes tenu de prouver votre identité.

- Je suis parlementaire, c’est écrit.

Alors que M.Prud'homme a montré aux policiers son badge de l’Assemblée nationale, l’un des agents ne le laisse toujours pas partir.

- Je suis élu de la République, vous êtes un fonctionnaire!

- Monsieur, un contrôle d’identité.

- Vous me lâchez, s’il vous plaît.

- Vous m’écoutez alors, vous restez alors.

Ensuite, il est possible d’entendre l’homme qui accompagne le parlementaire et filme la scène dire au policier de «ne pas donner d’ordre à un député».

L’article 26 de la Constitution?

Qualifiant ce contrôle d’identité de «scandale», le député s’est référé à l’article 26 de la Constitution, selon lequel «aucun membre du parlement ne peut être poursuivi, recherché arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions». Cependant, comme cela est d’ailleurs pointé par plusieurs commentateurs, la présentation de ses papiers n'est pas citée dans cet article.

Sur Twitter, la réaction aux faits est loin d’être unanime. Certains internautes accusent le parlementaire de «jouer la victime» et de se croire «au-dessus du peuple», en rappelant que d’autres membres de son parti s’étaient déjà montrés irrespectueux envers la police, faisant probablement allusion aux incidents survenus lors de la perquisition au siège de LFI en octobre 2018 avec le «La République, c’est moi» de Jean-Luc Mélenchon.

D’autres, au contraire, lui expriment leur soutien, pointant la menace d’un «État policier».

«Tentative de jeter le discrédit» sur la police?

Évoquant une «énième tentative de jeter le discrédit» sur le travail des forces de l’ordre, le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI) a rétorqué sur Twitter, arguant qu’un parlementaire, comme chaque citoyen, présent sur la voie publique, peut faire l’objet d’un contrôle de police.

«Pour une VRAIE loi climat»

Selon Loïc Prud'homme, il a été arrêté dans la rue par les forces de l’ordre en lien avec sa participation à un rassemblement d’un groupe de jeunes, réunis le 7 avril non loin du palais Bourbon «pour une VRAIE loi climat». Selon le député, le projet de loi «portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets», présenté le 10 février par le Premier ministre et la ministre de la Transition écologique, est une «vaste fumisterie».

Le projet de loi climat, issu des propositions de la Convention citoyenne pour le climat tenue en octobre 2019, est critiqué par les militants écologistes pour son manque d’ambitions.

Cela fait quelques jours qu’un groupe de jeunes se rassemblent près de la chambre basse du parlement afin d’«échanger» avec les députés sur le contenu du projet de loi en question, indique Camille Étienne, l’une des participantes, sur Twitter.

D’après elle, le 7 avril, les activistes ont reçu un appel de la préfecture soulignant l’interdiction de toute manifestation sur la voie publique à partir de cette date. Les jeunes n’ont pourtant pas lâché l’affaire et, habillés «en baskets», sont de nouveau venus devant le parlement pour «faire du sport, promener des chiens, faire nos courses» et discuter avec les députés. Selon les écologistes, les participants se ressemblent en groupe de six, en respectant les gestes barrières.

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