Une «fusion historique» a eu lieu le 7 avril, lorsque Gérald Darmanin a rencontré les policiers du syndicat Alliance à son siège parisien.
En plein Beauvau de la sécurité, le ministre de l’Intérieur s’y est déplacé afin de débattre des questions préoccupant les forces de l’ordre, comme la gratuité des transports, la vaccination prioritaire alors que la pandémie perdure, mais également d’une plus grande implication de la part de la justice.
Depuis février, le ministère de l’Intérieur organise des tables rondes avec des policiers dans le cadre du grand débat du Beauvau de la sécurité. M.Darmanin s’est déplacé au siège du syndicat qui tenait son congrès annuel par visioconférence.
Le secrétaire général d'Alliance, Fabien Vanhemelrycke, confie qu’ils ont dit au ministre «de manière très courtoise, mais directe, qu'[ils] l’attendaient au tournant, qu'[ils] souhaitaient des avancées et des mesures concrètes, comme lui n’arrête pas de [leur] dire à longueur de temps», selon Europe1 présent sur place.
Agressions contre des policiers
Les policiers ont profité de la visite du ministre pour l’interpeller: «Qu’une certaine partie de la justice fasse son travail et sanctionne les délinquants, notamment les agresseurs de policiers». Ce à quoi Gérald Darmanin a répondu: «Je n’opposerai jamais la police et la justice».
«Parmi les difficultés qu'il y a dans la réponse pénale, il y a aussi le fait que nous ne sommes pas assez bons. On n'est pas assez bon pour avoir des preuves, parce qu'il n'y a pas assez de caméras de vidéoprotection, par exemple, ou parce qu'ils n'ont pas assez de moyens et d'effectifs.»
D’après lui, pour être en mesure de «donner et transmettre à la justice les meilleures enquêtes possibles […], il faut aussi qu'on fasse un effort pour être un meilleur endroit».
Un échange qui s’est poursuivi alors que se termine le parcours parlementaire du texte de loi Sécurité globale. Le 15 avril, il devrait être adopté à l’issue de l’ultime vote des députés. L’article 24 controversé de la loi en question, visant à protéger les forces de l’ordre en opération et à bannir la diffusion d’images qui pourraient leur nuire, a été préservé. Une mesure souhaitée par le ministre de l’Intérieur.