La préfecture du Pas-de-Calais prolonge l'interdiction aux associations de distribuer des repas aux migrants

Alors que la France est entrée dans son troisième confinement, la préfecture du Pas-de-Calais a prolongé pour un mois l’arrêté visant à interdire les distributions de repas aux migrants de Calais. Une décision motivée selon elle par des «troubles à l'ordre public» et afin d’éviter les attroupements en raison de la crise sanitaire.
Sputnik

Le préfet du Pas-de-Calais, Louis Le Franc, a prolongé le 6 avril pour la neuvième fois l’interdiction de distribuer des denrées alimentaires aux migrants dans le centre-ville de Calais ainsi que dans le quartier du Beau-Marais jusqu’au 3 mai. Interrogée plus précisément par Sputnik sur cette décision, la Préfecture a seulement renvoyé le communiqué qui l’annonce, sans répondre sur les points soulevés.

Cette interdiction, mise en place depuis septembre dernier, vise «toute distribution gratuite de boissons et denrées alimentaires sur certains lieux du centre-ville et du secteur Beaumarais», a expliqué le préfet.

Seule l’association La Vie Active, mandatée par l’État, est autorisée à effectuer des «maraudes alimentaires permettant une distribution de repas mobile afin d'aller à la rencontre des migrants à proximité des lieux de vie recensés».

En outre, la préfecture a indiqué que «les troubles à l’ordre public» provoqués par la distribution de nourriture et la limitation des «situations où ces populations sont amenées à se rassembler» étaient les raisons pour lesquelles le processus avait été encadré.

Pour justifier cette prolongation, l’arrêté, envoyé également par la préfecture, met en avant la situation sanitaire à Calais où le taux d'incidence est en augmentation.

Des associations indignées

Interrogé par InfoMigrants en mars dernier, Pierre Roques, coordinateur de l’association Utopia 56, s’était indigné  en déclarant que «cette prolongation s’inscrit dans une politique de harcèlement des aidants». Selon lui, il s’agit d’une «mesquinerie de plus» qui s’ajoute à de nombreuses verbalisations ces derniers mois, même malgré la circulaire du ministère de l’Intérieur autorisant la présence des travailleurs humanitaires pendant le couvre-feu.

Contactée par Sputnik, l’association n’a pas encore répondu à nos sollicitations.

Demande invalidée

En septembre dernier, d’après le média, une douzaine d’associations avaient saisi le tribunal administratif de Lille et le Conseil d’État en voulant faire invalider l’arrêté préfectoral contre l’interdiction de la distribution alimentaire à Calais. Les associations avaient été déboutées.

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