Souhaitant se faire naturaliser canadien, un Français échoue au test de français

Après avoir échoué à son premier essai le test de langue française pour obtenir la naturalisation au Québec, un Français dénonce les critères trop élevés pour les immigrants.
Sputnik

Réussissant qu’à son deuxième essai le test de langue française, un Français s’étonne des conditions des autorités pour la naturalisation au Québec, relate Le Devoir, à qui il s’est confié. Selon Yohan Flaman, le test est fait pour être échoué. Désormais, il évoque son envie de quitter le Québec, affirmant que la province met «des bâtons dans les roues» vers la naturalisation.

L’homme s’étonne notamment du fait d’avoir échoué à l’examen alors que la langue de Molière est sa langue natale et qu’il a suivi un cursus scolaire classique en France avant de débarquer à Montréal en 2018. Il s’interroge sur la difficulté de ce test pour les personnes non-francophones qui apprennent la langue.

«Si je l'ai échoué, alors que je suis Français, je peux comprendre que quelqu'un qui est Mexicain, qui ne parle pas français, puisse échouer», lance-t-il.

La question de la protection et de la promotion de la langue française au Canada n’est pas nouvelle et le gouvernement affirme toujours la volonté de la soutenir et de protéger sa vitalité au Québec et dans le pays.

Anglais exigé

Selon Charles Castonguay, auteur du livre «Le français en chute libre» publié en 2021, qui parle du déclin de la langue française au Québec, l’une des raisons de cette chute réside dans le fait que de nombreuses entreprises exigent la maîtrise de l’anglais. C’est une étude de l’Office québécois de la langue française publiée en août 2020 qui a révélé que 40% des entreprises au Québec et 63% des entreprises sur l’île de Montréal exigeaient des compétences en anglais dans leur processus d’embauche alors que, selon la loi 101, cette exigence n’est acceptée que si le poste à pourvoir l’impose, indique TV5 Monde avec qui discutait Charles Castonguay.

«Donc de plus en plus d’entreprises, d’organismes ou de municipalités québécoises exigent la maîtrise de l’anglais pour embaucher quelqu’un alors que le poste à pourvoir ne le requiert pas», souligne le sociologue Castonguay.

Quel avenir pour la langue française?

La question de la protection de la langue française au Québec est toujours dans le viseur des autorités. Le gouvernement Trudeau a notamment promis de revoir la Loi sur les langues officielles, plus de 50 ans après son adoption, et de déposer d’ici la fin 2021 un projet de loi visant à mieux protéger le français au Québec, ainsi que dans le pays. Le document de travail de ce projet a été présenté en février 2021.

«On reconnaît qu’il y a un recul du français au Québec et à l’extérieur du Québec. Par conséquent, on doit agir», a déclaré la ministre fédérale du Développement économique, du Tourisme et des Langues officielles Mélanie Joly dans un entretien accordé à La Presse.

Cette volonté a été confirmée par Justin Trudeau qui a déclaré dans un discours le 20 mars 2021 à l’occasion de la Journée internationale de la francophonie que le gouvernement proposait «des actions ciblées et un projet de loi visant à modifier la Loi sur les langues officielles» afin d’«assurer la pérennité de la langue française et contribuer davantage à son rayonnement à travers le pays».

«On est neuf millions de francophones au Canada sur 38 millions de Canadiens. Le poids démographique francophone est un enjeu», a lancé à son tour Soraya Martinez, la députée fédérale d'Hochelaga et secrétaire parlementaire du ministre de l'Immigration, dans une interview accordée à Radio-Canada.
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