Une enquête pour «tromperie et pratique commerciale trompeuse» et «commerce et escroquerie aggravée au préjudice de l'État» a été ouverte par le parquet de l'Indre à l’encontre de la société Coveix, à Châteauroux, qui est soupçonnée d’avoir fait passer des masques d’origine chinoise pour fabriqués en France.
L’entreprise qui comptait jusqu’à 10 employés a fonctionné entre septembre 2020 et le 12 février 2021. L’un d’eux a raconté à La Nouvelle République que leur travail consistait à mettre des masques chirurgicaux arrivés de Chine dans des boîtes où il était écrit Made in France.
Des masques de qualité médiocre
D’après un autre salarié cité par France Bleu, leur patron les assurait que «les masques chinois respectaient les normes». Cependant, certains clients se plaignaient que «les masques étaient mal faits et à l'envers».
De surcroît, les salariés remettent en cause les conditions d’hygiène dans l’entreprise.
«Il y avait des toiles d'araignées, la poussière passait. Je pensais que ça allait être amélioré mais il n'y a jamais eu de protections. Ça a toujours été un hangar», déplore Régis Guérin.
Se référant à un salarié, La Nouvelle République écrit qu’une machine à fabriquer des masques est arrivée en novembre 2020 mais l’entreprise n’a commencé à l’utiliser qu’à partir de février après qu’elle a arrêté le transfert de masques chinois.
Les salariés abandonnés
Finalement, en début d'année 2021, le service de répression des fraudes de l'Indre a été averti par des employés et le 12 février l’entreprise a cessé ses activités. Le 25 mars, le patron a annoncé aux employés qu’il n'avait plus d'argent pour les payer et est parti.
Soutenus par l'union départementale de la CGT, les salariés abandonnés ont pris la décision de mener en justice une action de groupe devant les prud'hommes.
«Nous sommes en guerre face à cette pandémie. En même temps, des gens se sont engouffrés dans la brèche et sont prêts à tout pour faire de l'argent. Ils se font de l'argent sur le dos des salariés et sur le dos des citoyens», a déclaré à BFM TV Dominique Guillaume de la CGT.