Les autorités de Madrid lorgnent le Spoutnik V, le gouvernement les recadre

Alors que la Communauté de Madrid a annoncé négocier la possibilité d’acheter des doses du vaccin Spoutnik V face à «l’inefficacité du gouvernement», le Premier ministre espagnol a appelé à rester «solidaires».
Sputnik

Dénonçant «l’inefficacité du gouvernement» espagnol face à la vaccination nationale, les autorités de la Communauté de Madrid ont annoncé négocier la possibilité d’acheter des doses du vaccin russe Spoutnik V.

Le ministère de la Santé de Madrid a confirmé auprès du quotidien espagnol ABC trois rencontres avec des représentants du vaccin russe «pour explorer le marché international et ouvrir des possibilités».

«Il est du devoir du ministre de la Santé, Enrique Ruiz Escudero, d’explorer des solutions en raison de l'inefficacité du gouvernement», estime le ministère.

Comme l’ont précisé au quotidien des sources proches de ces réunions, dont la première date du 11 février, tout accord éventuel dépend de la décision de l’Agence européenne des médicaments (EMA).

Suite à cette nouvelle, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a salué lors d’une conférence de presse l’accélération de la campagne de vaccination en Espagne et a appelé les autorités régionales à la solidarité à cet égard. Il a rappelé que le Spoutnik V faisait toujours l’objet d’examen auprès de EMA.

«Je crois que tous les gouvernements [doivent] être responsables, sérieux, loyaux et nous devons aussi être solidaires», a insisté M.Sanchez. «Le succès de l’UE a consisté en ce que nous agissions tous ensemble et au nom de 400 millions de personnes. Nous voulons garantir une sécurité maximale et nous fournissons les vaccins qui portent le sceau de l'UE.»

Le Spoutnik V dans l’UE

Sans attendre l’aval de l’EMA, la Slovaquie et la Hongrie ont déjà autorisé le vaccin russe, cette dernière a même déjà lancé la vaccination avec le Spoutnik V. L’Autriche a quant à elle annoncé la semaine dernière négocier l’achat d’un million de doses.

Parmi les pays européens ne faisant pas partie de l’UE et ayant opté pour le Spoutnik V figure le micro-État de Saint-Marin. Après avoir reçu ses premières doses de Spoutnik V en février, les autorités sanitaires de la république qui vaccinent déjà avec le vaccin du Pfizer ont dressé un mois plus tard auprès de France 2 un premier bilan. Selon leurs estimations, d’ici fin mai, toute la population adulte, soit 29.000 personnes, pourrait être vaccinée.

«J’applaudis Saint-Marin. Ils ont trouvé un plan B que l’Europe n’a pas», a salué Domenica Spinelli, maire de la commune italienne de Coriano située à 15 kilomètres de Saint-Marin.

Quant à l’Italie, son Premier ministre Mario Draghi a laissé entendre le 19 mars pouvoir agir par lui-même en attendant l’approbation du Spoutnik V par l’EMA.

D’autres personnalités italiennes se sont également exprimées en faveur de l’acquisition du vaccin russe. Certaines d’entre elles – comme le président de la région de Campanie Vincenzo De Luca, le chef de file du mouvement Diventera Bellissima Nello Musumeci, ainsi que le maire de la commune de Rodi Garganico Carmine d'Anelli – ont même évoqué l’idée de le faire en contournant les mécanismes européens et la décision de l’UE.

Le fabricant du Spoutnik V a déjà conclu des accords pour la production du vaccin sur le territoire italien en attendant la conclusion du régulateur européen.

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