Plus d’un millier de doses d’AstraZeneca ne trouvent pas preneur dans le Nord et le Pas-de-Calais

Alors que l'AstraZeneca vient de changer le nom de son vaccin anti-Covid, associé à des cas de thrombose pourtant rares, celui-ci continue pour l’instant d’être perçu avec une certaine défiance en France. Plusieurs centaines de rendez-vous pour se faire vacciner ont été annulés dans les centres de Calais et de Gravelines ce week-end.
Sputnik

Faute de volontaires pour l’AstraZeneca, des centres de vaccination de Calais, dans le Pas-de-Calais, et de Gravelines, dans le Nord, ont fermé plus tôt que prévu ce week-end, rapporte France Bleu Nord.

Sur les 800 doses de vaccins AstraZeneca qui devaient être administrées à Gravelines, seules 130 ont été données. 670 doses ont été renvoyées à l'hôpital de Calais. Selon Thierry Mraovic, le médecin coordinateur de ce centre de vaccination, dès la semaine prochaine le centre travaillera désormais sur des rappels, et donc la primo-vaccination avec l’AstraZeneca sera fermée.

À Calais, le même week-end, parmi 750 doses disponibles uniquement 200 ont été injectées. A contrario, samedi matin, les 560 doses de Pfizer/BioNtech avaient toutes été écoulées, selon La Voix du Nord. Les 550 doses restantes d’AstraZeneca seront écoulées la semaine prochaine.

Utilisation restreinte

Selon un dernier rapport de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), depuis le début de la vaccination jusqu’au 25 mars, sur 1.923.000 injections d’AstraZeneca réalisées en France, 7.439 cas d’effets indésirables ont été rapportés, dont 12 cas de thrombose.

De ces 12 cas de thrombose, la majorité (neuf cas) a été enregistrée chez des personnes de moins de 55 ans, trois cas – chez des personnes de plus de 55 ans.

Depuis le 19 mars, la France vaccine avec l’AstraZeneca uniquement les personnes âgées de plus de 55 ans.

Au total, depuis le début de la vaccination, quatre décès ont été enregistrés liés à l’AstraZeneca, note l’agence.

Ces dernières semaines, l’actualité française a été marquée par des annonces de décès, notamment, d’une femme de 38 ans et d’un homme de 24 ans suite à une vaccination par l’AstraZeneca, sans qu’aucune corrélation directe avec l’immunisation n’ait été confirmée par l’ANSM à ce stade.

Symptômes alarmants

Concernant les effets indésirables suite à l’administration de l’AstraZeneca, l’ANSM pointe que la grande majorité de ces cas concerne des syndromes pseudo-grippaux, souvent de forte intensité, à savoir, fièvre élevée, courbatures, céphalées.

En cas de ces symptômes persistants au-delà de trois jours, l’ANSM recommande de consulter immédiatement un médecin:

«Nous recommandons aux personnes vaccinées de consulter immédiatement un médecin en cas de symptômes persistants quelques jours après la vaccination (au-delà de trois jours) tels que: un essoufflement, une douleur thoracique, un gonflement des jambes, une douleur abdominale, des maux de têtes sévères, une vision floue, ou des ecchymoses à distance du site d’injection».

Risque «très rare»

Bien que l’ANSM confirme le «risque thrombotique», elle précise qu’il reste «très rare». Par ailleurs, l’Agence européenne du médicament (EMA) confirme toujours la balance bénéfice/risque positive de la vaccination avec AstraZeneca.

Selon la Commission européenne, depuis janvier, AstraZeneca a livré 29,8 millions de doses dans l’Union européenne. Fin mars, l’EMA a fait savoir que le vaccin produit par le laboratoire anglo-suédois a été rebaptisé Vaxzevria, ses propriétés restant inchangées.

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