La menace de bloquer Twitter écartée en Russie mais son fonctionnement reste «ralenti»

Après avoir dans un premier temps menacé Twitter de blocage si la plateforme continuait d'ignorer les exigences de la loi, Roskomnadzor a prolongé les mesures visant à «ralentir» sa vitesse. La décision du régulateur russe s’explique par le fait que le réseau social a déjà supprimé 1.900 publications «interdites».
Sputnik

Le régulateur russe des communications (Roskomnadzor) a décidé de ne pas bloquer Twitter et a prolongé jusqu'au 15 mai les mesures visant à «ralentir» la vitesse du réseau social, indique le site de l'agence.

Selon le communiqué, depuis le 10 mars la plateforme a supprimé près de 1.900 des 3.100 contenus interdits relatifs notamment à des appels au suicide, à de la pédopornographie et à la consommation de drogues, qui n’avaient pas été retirés depuis 2017.

«Compte tenu de la décision prise pour la première fois par Twitter visant à modifier les principes et la vitesse de son propre service de modération en Russie et à supprimer une partie importante du contenu interdit, Roskomnadzor a décidé de ne pas procéder au blocage complet du réseau social dans le pays, étendant la mesure sur le ralentissement du fonctionnement de Twitter jusqu'au 15 mai», précise le régulateur russe.

Ainsi, selon le service fédéral, Twitter dispose d'un délai supplémentaire pour supprimer toutes les publications interdites et mettre ses activités en pleine conformité avec la législation russe.

Blocage évoqué

Début mars, Roskomnadzor avait menacé de bloquer Twitter dans le pays si le réseau social ne supprimait pas d’ici un mois les informations «interdites». Le régulateur russe avait aussi annoncé avoir «ralenti la vitesse» de Twitter dans le pays, la plateforme ayant selon Roskomnadzor échoué à retirer des contenus «qui incitent les mineurs à se suicider, contenant de la pédopornographie, ainsi que des informations sur l'usage de drogues».

Bras de fer entre la Russie et Twitter: pour quels enjeux?
Le 2 avril, le réseau social américain a été aussi condamné en Russie à trois amendes d'un montant total d'environ 99.000 euros pour ne pas avoir supprimé des appels adressés aux mineurs à participer à des manifestations non-autorisées de l'opposition en soutien à Alexeï Navalny.

Le précédent de Telegram

En 2018, Roskomnadzor avait annoncé avoir procédé au blocage de l'accès à l'application de messagerie instantanée sécurisée Telegram, qui refusait de remettre ses clés de chiffrement aux autorités russes. Ayant bloqué des millions d'adresses IP utilisées par le service, ce qui a provoqué des perturbations sur de nombreux sites et services en ligne, le régulateur n'est toutefois pas parvenu à bloquer l'accès à Telegram en Russie.

Le 18 juin 2020, Roskomnadzor a annoncé la levée des restrictions visant l'application, utilisée en Russie par plus de 30 millions de personnes, ainsi que par de nombreux organismes fédéraux et régionaux. Dans un communiqué diffusé à cette occasion, le régulateur a évoqué «la disposition du fondateur de Telegram à contrer le terrorisme et l'extrémisme».

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