La maire EELV Léonore Moncond'huy a suscité un véritable tollé avec sa décision de supprimer les subventions allouées aux aéroclubs de la ville. «L’aérien ne doit plus faire partie des rêves d’enfant aujourd’hui», avait-elle notamment martelé en conseil municipal le 29 mars.
L’édile tient à s’expliquer
Sous le feu de critiques, Mme Moncond’huy a publié une vidéo accompagnée de plusieurs tweets textuels dans lesquels elle tente d’expliquer sa décision, qui serait «en cohérence» avec son «projet écologiste». Sa volonté serait «de tout faire pour préserver un avenir vivable à nos enfants […], pour réduire au maximum notre impact climatique». Il s’agit pour elle «de repenser les priorités dans l'utilisation de l’argent public».«Les loisirs motorisés doivent pouvoir s'autofinancer», ajoute-t-elle.
«À nouveau projet écologique, nouvel imaginaire. Tout en admirant les grandes aventures du XXe siècle, Saint Exupéry et tant d'autres qui nous feront toujours rêver; à nous d’inventer de nouveaux rêves pour les enfants d'aujourd'hui», a fini par déclarer, sur Twitter, la maire poitevine.
Vague de réactions
Ses propos retentissants ont entraîné des réactions politiques, comme celle de Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports et ancien pilote de ligne. Il a fustigé dans un tweet des «élucubrations autoritaires et moribondes», en rappelant une citation d’un autre pilote, Saint-Exupéry: «Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité».
Le maire de Châteauroux Gil Avérous, quant à lui, a annoncé que sa ville allait «faire exactement le contraire en aidant l’Aéro-Club de Châteauroux-Villers dans ses projets de nouvel hangar et d’acquisition d’un nouvel avion de voltige».
Marine Le Pen a également commenté cette péripétie poitevine sur Twitter: «Interdire, punir, faire payer, freiner l'innovation, vouloir détruire les filières d'excellence industrielle comme le nucléaire et l'aéronautique, s'en prendre aux rêves des enfants: voilà le vrai visage de ces "verts" qui n'ont rien d'écologiste».
«Petite, j’y ai rêvé d’avions», a de son côté avoué Maud Bregeon, porte-parole de La République en marche (LREM), qui a «grandi dans la ville» de Poitiers. Elle a condamné les «dogmatisme, cynisme, et tristesse» d'Europe Écologie-Les Verts.
La députée des Yvelines Aurore Bergé, présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée nationale, n’est pas non plus restée indifférente. «Empêcher nos enfants de rêver», a-t-elle commenté, en citant à l’appui Léonard de Vinci.