Ces derniers jours, des dizaines de milliers de photos de la capitale dans un sale état ont été partagées sur Twitter associées au hashtag #saccageparis. Samedi 3 avril vers cinq heures et demie, le hashtag lancé le 21 mars rassemblait 23.000 tweets, rapporte Le Parisien.
Les contributeurs se présentent le plus souvent comme des Parisiens ne se réclamant d’aucun parti politique, mais tous hostiles à la politique de la maire de Paris qu’ils accusent d’avoir transformé la Ville Lumière en «une décharge à ciel ouvert».
Notamment, plusieurs photos ont été partagées de l'avant et de l'après Hidalgo.
L'homme qui a lancé le hashtag sur le compte @panamepropre a accepté d'expliquer au quotidien francilien sous couvert d’anonymat comment est né ce hashtag #saccageparis et comment il va continuer son combat.
Avec Hidalgo, la ville «se dégrade»
Cet homme d’une cinquantaine d’années, cadre dans le privé qui n’est encarté dans aucun parti et qui voyage beaucoup à l’étranger, est Parisien depuis 20 ans.
Depuis l'arrivée d'Anne Hidalgo à la tête de la mairie, il constate que la ville se dégrade, en particulier ces derniers mois.
«J'avais fini par m'habituer, jusqu'au jour où j'ai pris conscience de l'ampleur de la dégradation de notre ville. Outre les problèmes de propreté et de salubrité, il y a aussi les atteintes au patrimoine.»
L'idée lui est venue en février dernier de créer un compte pour partager ce constat.
«J'ai créé ce hashtag #saccageparis il y a près de 15 jours. Cette notion suppose un acte volontaire. Emmanuel Grégoire (premier adjoint d'Anne Hidalgo) dit vouloir promouvoir une autre esthétique, une nouvelle grammaire urbaine. Je vais lui proposer de faire un référendum local sur ces nouvelles orientations.»
Un Parisien qui clame son ras-le-bol
«Je suis un simple Parisien qui clame son ras-le-bol. Je ne veux pas mettre Paris dans du formol, j'aime le street art, mais je suis contre le fait, par exemple, de retirer les grilles des arbres pour les remplacer par des rondins de bois affreux. Ce n'est pas digne de Paris», poursuit-il.
Selon le quinquagénaire, l’ampleur prise par le soutien à son hashtag n’est pas surprenante, car ils seraient des milliers de Parisiens ordinaires «à dire stop!».
L’affaire de la glycine a fait déborder le vase
«Je pense que l'affaire de la glycine [arbre qui trônait depuis plus d'un siècle sur la butte Montmartre et qui a été arrachée par les services de la ville] a déclenché ce mouvement car c'est un symbole.»
Croyant qu’il faut maintenir la pression sur la maire car elle ne comprendrait que le rapport de force, il travaille actuellement avec d'autres internautes qu’il ne connaît pas sur un manifeste sur Paris en 2030.
«Nous voulons que Paris redevienne une des grandes et belles capitales du monde où il fait bon vivre, où l'on se déplace à vélo, mais où on ne fait pas la guerre aux voitures, où l'on se sent en sécurité», conclut-il son récit au Parisien.