Le maire de Marseille défend le projet de budget à 1,5 md et provoque un débat houleux

Le vote du premier budget élaboré par la nouvelle municipalité de gauche à la tête de la ville de Marseille a donné lieu à un débat houleux vendredi, lors d'un conseil municipal organisé en visioconférence, lutte contre le Covid-19 oblige.
Sputnik

Refusant de procéder à «une cure d'austérité», le maire de Marseille, Benoît Payan, à la tête de la majorité du Printemps marseillais, large alliance de gauche qui a mis fin à un quart de siècle de pouvoir de Jean-Claude Gaudin (Les Républicains) en juin, a défendu un budget principal de 1,5 milliard d'euros bâti sans augmentations d'impôts.

Il accuse ses prédécesseurs

Refusant «les leçons» et «les chiffres farfelus» de l'opposition, qui «confond additions et soustractions», M.Payan a accusé l'ancienne majorité LR d'avoir «voté 10 augmentations d'impôts en 25 ans»: «Nous avons voulu en finir avec ce laisser-aller budgétaire légendaire, [...] la somme des intérêts particuliers ne fait plus l'intérêt général», a-t-il insisté, en soulignant une hausse de 25 millions d'euros du budget d'investissements de la ville par rapport à 2020, malgré une situation financière «catastrophique».

«One man show»

Pierre Robin, au nom de l'ancienne majorité LR, a lui dénoncé «le one man show» du maire de Marseille, «à grands coups de caricatures et de mensonges». Accusant M.Payan d'avoir endossé «la cape de super-menteur», l'élu marseillais a estimé que ce budget était en fait «un budget d'enterrement des promesses électorales du Printemps marseillais», craignant que les hausses d'impôts soient seulement repoussées «en 2022, après les élections».

Après avoir adopté ce budget, malgré l'abstention de l'opposition LR et le vote contre des élus du Rassemblement national, la majorité du Printemps marseillais a voté en faveur d'un programme de réhabilitation de cinq groupes scolaires, soit 11 des 472 écoles de la ville, pour 85 millions d'euros au total. Ces travaux, qui devraient débuter en 2022, devraient être livrés début 2025 au plus tard.

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Cette somme devrait être financée à hauteur de 90%, soit 78 millions d'euros, par des subventions, notamment de l'ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine), a précisé Pierre-Marie Ganozzi, l'adjoint en charge des écoles, en soulignant que le PPP (Partenariat public privé) présenté par l'ex-municipalité Gaudin pour rénover le parc des écoles de la ville ne concernait que 33 écoles au total, pour un montant de un milliard d'euros.

Dans son intervention, M.Robin, pour l'opposition, a lui regretté que les investissements de la ville dans ses écoles diminuent de près de 50% entre 2020 et 2021, de 89 à 48 millions d'euros.

La mairie de Marseille a contesté ce calcul et précisé à l'AFP qu'un budget clos n'était pas comparable avec un budget primitif, ajoutant que le budget de 89 millions de 2020 évoqué par M.Robin prenait en compte une enveloppe d'urgence de 30 millions votée à l'arrivée de la nouvelle majorité en juillet.

Et pour 2021, en prenant en compte d'autres investissements qui ne figurent pas sur la même ligne budgétaire, les investissements dans les écoles seraient plus proches des 60 millions que de 50 millions, a aussi assuré la majorité.

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