La police de la mosquée al-Harâm, ou grande mosquée de la Mecque, a arrêté jeudi 1er avril un partisan de Daech* qui scandait des slogans à la gloire de l’organisation terroriste et de son califat qu’elle entend créer. Il portait une arme blanche. Une vidéo filmée à l’intérieur de l’enceinte de ce haut lieu du culte musulman a fait le tour des réseaux sociaux.
Le directeur général des affaires de la grande mosquée de la Mecque et de la mosquée du Prophète à Médine, Cheikh Abdul Rahman Ibn Abdul Aziz Al-Soudais, a réagi à cet incident, la condamnant fermement, indique un communiqué de la direction.
«Un lieu d’adoration d’Allah»
«L'utilisation d'expressions racistes et extrémistes qui sont en contradiction avec la doctrine islamique modérée et correcte dans la mosquée al-Harâm est une infraction majeure», expose le responsable, soulignant que le mis en cause «n’a pas respecté le caractère sacré du lieu et ne l’a pas sanctifié».
«Cette mosquée est un lieu d’adoration voué exclusivement à la glorification d’Allah, qui a promis le pire des châtiments à quiconque voudrait répandre la corruption et l’athéisme en son sein», conclut-il.
Selon un communiqué de la police du district de la Mecque relayé par l’agence officielle SPA, le mis en cause a été placé sous contrôle judiciaire. Toutes les mesures prévues par la loi ont été prises à son égard.
Financement du terrorisme
Dans un entretien à Sputnik, le Dr Riadh Sidaoui, directeur du Centre arabe de recherches et d'analyses politiques et sociales à Genève, rappelle que «l’Arabie saoudite a activement participé au financement d’organisations terroristes en Syrie, à l’instar du groupe salafiste Jaish al-Islam».
Par ailleurs, il estime que «ce qui s’est passé à l’intérieur de la grande mosquée de la Mecque était tout à fait prévisible […]. C’est un peu l’arroseur arrosé».
«Il faut se rappeler que Riyad avait ouvert ses médias, notamment les télévisions, à des prédicateurs wahhabites extrémistes qui ont fait campagne auprès des jeunes arabes et musulmans pour les recruter en vue de les envoyer au combat en Syrie», explique l’expert. Il précise que «lorsque des personnes sont sur le champ de bataille, vous n’avez aucun contrôle sur eux et à leur retour dans le pays, ils deviennent effectivement source de danger».
Enfin, le Dr Sidaoui suggère «une réforme radicale de la pensée islamique afin de la tourner vers le développement humain et la modernité». Pour ce faire, «les autorités saoudiennes devraient revoir en profondeur la question de la prépondérance du wahhabisme dans le pays».
*Organisation terroriste interdite en Russie