Qualifié de «directeur de campagne d’Hidalgo», le chef de l’AP-HP répond

Le directeur de l’AP-HP Martin Hirsch a réfuté les accusations du député LREM Florian Bachelier qui l’avait qualifié de «directeur de campagne de madame Hidalgo».
Sputnik

Que se passe-t-il entre l’Assistance de Paris-hôpitaux de Paris (AP-HP) et la majorité? La publication d’une tribune d’une quarantaine de soignants dans le JDD le 27 mars dernier donnant l’alerte sur un potentiel «tri des malades» sans reconfinement immédiat aurait irrité certains marcheurs. Bien qu’il n’en ait pas été signataire, c’est le directeur de l’AP-HP, Martin Hirsch, qui s’est retrouvé dans leur collimateur.

«C’est un proche d’Anne Hidalgo. Il se voit en futur ministre de la Santé de la socialiste», a glissé mardi auprès du Parisien un conseiller d’Emmanuel Macron, dénonçant un «texte très orienté». Mais c’est l’intervention du député La République en marche (LREM) Florian Bachelier qui a véritablement lancé les hostilités.

«Martin Hirsch, c’est le directeur de campagne de madame Hidalgo quasiment», a-t-il lancé sur CNews. «La seule chose qu’a prévue Martin Hirsch depuis un an maintenant c’est de ne rien prévoir», a-t-il accusé, ajoutant qu’il «fait de la politique» sans avoir réussi à créer des lits en réanimation ou à mener à bien les transferts de patients.

Réponse de Martin Hirsch

La réponse du haut fonctionnaire est apparue le jour même, le 30 mars. «Ce mensonge ne serait qu’une fake news parmi d’autres, s’il n’était pas proféré par un député», a-t-il taclé. «La seule campagne que je mène n’est pas politique, elle est sur le front sanitaire, avec les soignants, pour les patients».

Martin Hirsch s’est ensuite directement adressé au député dans un mail révélé par Le Parisien. «Vous avez prétendu que j’étais directeur de campagne d’Anne Hidalgo. Affabulation complète. Ni directeur, ni membre d’une campagne politique ou électorale, juste visiblement cible d’une campagne de calomnie que vous alimentez», s’est-il défendu, réclamant des excuses et un démenti.

Depuis, les marcheurs continuent d’envoyer des piques à l’administration médicale, sur laquelle ils rejettent la responsabilité de la situation sanitaire. «S’il passait plus de temps à s’occuper de la direction de l’AP-HP, plutôt que dans la préparation des réunions de campagne d’Anne Hidalgo, peut-être que la situation sanitaire serait différente», a commenté un conseiller de l’exécutif dans Le Figaro.

La proximité entre Martin Hirsch et Anne Hidalgo daterait du mois de juillet, selon une élue parisienne, toujours au Figaro. «Il est déçu de ne pas être devenu ministre de la Santé et exprime son pouvoir de nuisance», a-t-elle avancé. Quant au principal intéressé, il a nié auprès du quotidien toute implication dans la tribune des soignants: «Les seules tribunes que j’initie sont celles que je signe. Chez nous, les prises de position ont 100% d’arrière-pensées médicales et 0% d’arrière-pensées politiques».

Discuter