La France n'utilise pas le vaccin russe anti-Covid Spoutnik V «pour des raisons politiques» et pour «favoriser le business» des grandes multinationales pharmaceutiques, a déclaré ce jeudi 1er avril Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle, sur RTL.
«Le Président de la République sait depuis novembre dernier, il l'a dit, qu'une mission française a été [en Russie, ndlr] et a dit que ce vaccin fonctionnait. 57 pays l'utilisent et se tirent d'affaire et nous, Français, nous attendons le label de la Commission [...]. C'est une décision politique destinée à favoriser le business des grands groupes de pharma multinationales, qui gagnent des milliards dans cette histoire et n'ont pas envie de voir arriver un concurrent qui vient de Russie», a indiqué M.Mélenchon.
Le Spoutnik V approuvé en Europe d'ici fin juin?
Le secrétaire d'État français aux Affaires européennes Clément Beaune a estimé ce 1er avril que le vaccin russe, développé par le Centre d’épidémiologie et de microbiologie Gamaleïa, ne pourrait pas être autorisé au sein de l'UE «avant la fin du mois de juin», alors que certains pays européens avancent cette piste pour accélérer leur campagne de vaccination.
Selon M.Mélenchon, ce «formalisme bureaucratique» est «une erreur totale».
«Le vaccin russe n'est pas plus communiste que poutinien, la seule question qu'on lui pose, c'est: est-ce qu'il est efficace ou pas?»
En février, Emmanuel Macron n'avait pas fermé la porte à l'utilisation de ce vaccin si les autorités de santé le validaient. En février, The Lancet, l'une des revues médicales les plus respectées, a publié les résultats préliminaires des essais cliniques de phase III du vaccin russe Spoutnik V, indiquant que l'efficacité de la préparation était de 91,6%.
Plusieurs responsables français et européens avaient précédemment estimé que la Russie utilisait le Spoutnik V comme un outil de propagande sur la scène internationale.
Au total, le Spoutnik V a déjà été enregistré dans 59 pays avec une population totale de plus de 1,5 milliard de personnes. En Europe, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque ont décidé de recourir à ce vaccin sans attendre sa validation par l'Agence européenne des médicaments (EMA).