L’homme serait bien capable de produire du venin, avance une étude

Les êtres humains possèdent un bagage génétique les habilitant à produire du venin, indique une récente étude. Selon ses auteurs, un jour, notre environnement pourrait rendre cette transition nécessaire.
Sputnik

L’organisme humain possède une structure génétique qui permettrait de faire de nous des êtres venimeux, selon le compte-rendu d’une étude qui paraîtra bientôt dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

En étudiant des vipères crotales Taïwan habu, les chercheurs Agneesh Barua et Alexander S. Mikheyev ont découvert des similitudes génétiques entre l’appareil venimeux de ces animaux et les glandes salivaires humaines. Selon leurs conclusions, ces dernières offrent à l’homme les moyens nécessaires à la sécrétion de kallicréine, protéines prodiguant le caractère inflammatoire et coagulant à de nombreux venins.

Un serpent venimeux meurt d'une morsure de gamin
Or, pour que les êtres humains deviennent venimeux, il faudrait que leur environnement rende nécessaire cette transition, expliquent les auteurs de l’étude. Ainsi, cette capacité latente pourrait refaire surface en cas de changements majeurs dans le climat, le mode de vie ou l’habitat.

Du venin contre le cancer?

L’étude en question pourrait permettre de mieux comprendre comment les gènes qui contrôlent la sécrétion de substances toxiques en fonction des tissus concernés et ainsi se révéler utile dans la prise en charge de plusieurs pathologies, dont le cancer.

En 2020, une équipe de chercheurs russo-belge a annoncé avoir réussi à adapter les molécules du venin de scorpions panachés pour le traitement des maladies auto-immunes et de certains types d’oncologie.

Les scientifiques ont ainsi pu modifier la composition du venin pour bloquer les canaux potassiques des cellules responsables du développement du cancer.

Précédemment, une équipe russo-indienne avait créé un médicament à base de venin de cobra permettant de visualiser les limites des tumeurs cancéreuses.

Pour y parvenir, les chercheurs ont utilisé les alpha-neurotoxines dérivés du venin du cobra thaïlandais, capables d’interagir sélectivement avec les récepteurs nicotiniques cholinergiques, produits de façon anormale par les cellules cancéreuses.

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