Aujourd’hui, nous vous emmenons dans un pays en conflit, où le brouillard de la guerre, dans lequel travaillent des volontaires humanitaires, est particulièrement épais.
Qui étaient les ravisseurs? Comment cette libération s’est-elle déroulée? Pourquoi ces Français ont-ils été ciblés? Quelles sont les conditions de vie des humanitaires en zone de guerre? Et enfin, dans quelle mesure la perception de l’opinion publique de la guerre en Syrie et en Irak est-elle fidèle à la réalité du terrain?
Alexandre Goodarzy est l’un de ces trois humanitaires. Directeur adjoint des opérations-responsable développement chez SOS Chrétiens d’Orient et auteur du livre Guerrier de la paix (Éd. du Rocher), il raconte le contexte de son enlèvement par les milices chiites.
«Les terroristes mettaient en avant le fait que c’était une affaire politique et pas une affaire de religion. Ces milices sont nées dans un contexte de guerre professionnelle et pour réintégrer l’appareil d’État, leur discours devient un discours d’unité nationale qui fait fi des religions.»
La libération des otages s’est faite le lendemain du retrait de 200 soldats français d’Irak. Coïncidence?
«L’Irak, c’est la chasse gardée des milices. Elles veulent dégager toute présence occidentale, cela fait partie du jeu. Nous, on a été des pions dans cet échiquier. Il est certain que notre captivité leur a été utile pour dégager les Français», explique l’ancien otage.
Sur le terrain, en Syrie, Alexandre Goodarzy a néanmoins eu l’occasion d’observer la guerre civile:
«Les chiffres sont criants: 80% de la population syrienne allait se réfugier sur les 30% du territoire tenus par le gouvernement. Les gens recherchaient la sécurité, et la sécurité c’était Bachar el-Assad. C’était le gouvernement syrien. Ce n’était pas autre chose.»