Cette demande de Macron aux soignants passe mal

Dans son allocution du 31 mars, Emmanuel Macron a demandé d’avantage d’efforts de la part des soignants, lesquels ont été ébahis par «l’audace» d’une telle demande sachant qu’ils mènent la bataille contre le Covid-19 depuis plus d’un an.
Sputnik

Peu apprécié par les particuliers en général et les politiques en particulier, le discours d’Emmanuel Macron incluant l’annonce de nouvelles restrictions a également interpellé les soignants à qui il a été demandé de faire «un effort supplémentaire».

«Aussi pour continuer à protéger la vie au présent, c’est-à-dire les malades, et la vie au futur, c’est-à-dire nos enfants, nous devons, pour les mois à venir, fournir chacun un effort supplémentaire. C’est cela que je nous demande collectivement ce soir. Un effort des soignants d’abord, pour augmenter nos capacités en réanimation», a déclaré le Président.

Bien qu’il ait souligné «l’action remarquable de nos soignants et en particulier des équipes de réanimation et de soins critiques», cette dernière phrase a été jugée maladroite et a irrité le personnel des établissements de santé qui se bat en première ligne face au virus depuis plus d'un an.

Sur Twitter, un bon nombre de soignants se sont indignés.

Plusieurs personnalités ont souligné l’«audace» et l’«hypocrisie» de ces propos.  

Philippe Juvin, chef des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou à Paris, a déclaré à BFM TV que le retard qui avait été pris était la conséquence de la «procrastination» du gouvernement. «On nous demande de faire des efforts, on va le faire mais ça va être très compliqué».

Sept Français sur 10 approuvent les mesures annoncées

Selon un sondage Odoxa Backbone Consulting pour Franceinfo et Le Figaro, plus de 70% des Français approuvent les principales mesures annoncées par Emmanuel Macron mercredi soir pour lutter contre la propagation du Covid-19.

70% jugent que l'extension des mesures de freinage à tout le territoire pour quatre semaines est «bonne», 71% sont pour l'interdiction des déplacements inter-régionaux, 72% sont favorables à la fermeture des établissements scolaires et 85% à la vaccination prioritaire des métiers jugés exposés, comme les enseignants ou les policiers.

Toutefois, une majorité de Français (53%) disent ne pas avoir été convaincus par les annonces de M.Macron, jugées insuffisantes pour 56% des personnes interrogées.

Le sondage a été mené auprès 1.005 Français représentatifs de la population âgée de 18 ans et plus, interrogés en ligne les 31 mars et 1er avril.

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