La Russie prévoit de quadrupler la production de GNL sur la péninsule de Yamal

La pandémie de Covid-19 ayant fait chuter l’extraction de pétrole dans le monde, la demande en gaz naturel liquéfié a explosé, promettant de beaux jours à ce secteur.
Sputnik

Le plus grand producteur russe de gaz naturel liquéfié (GNL), Yamal LNG, a passé la barre des 50 millions de tonnes de production livrée. Ce qui n’est peut-être pas un chiffre très important à l'échelle mondiale, mais la mise en œuvre, ces prochaines années, de nouveaux projets dans les territoires arctiques du district de l'Oural permettra d’augmenter considérablement la production de GNL, qui bénéficie d’une grande demande sur le marché.

L'année dernière, l’usine construite au nord du cercle polaire, sur la péninsule de Yamal, a assuré plus de 5% de la production mondiale de GNL, soit environ 18 millions de tonnes. La pandémie a entraîné une réduction considérable de l’extraction de pétrole, la demande de gaz acheminé par conduites a baissé de 3%, tandis que la consommation de gaz liquéfié s’est accrue. Selon les prévisions des experts de l'énergie mondiale, sa demande augmentera au cours des 15 prochaines années à un rythme annuel de 3% à 3,4%.

Développement de la région

Le gouvernement russe vient d’approuver un programme de développement du secteur jusqu'en 2035, qui prévoit de tripler les capacités de production de GNL. Le fleuron régional restera visiblement le district des Nenets de Yamal. Une filiale du géant Novatek a récemment remporté un appel d’offres pour l’exploitation du secteur de Nord-Gydan en payant plus de 775 millions de roubles, soit environ 8,7 millions d’euros.

La région réalise à l’heure actuelle sur la péninsule de Gydan, en mer de Kara, un projet d’une capacité de près de 20 millions de tonnes et d’un montant équivalent à 18,1 milliards d’euros. Tout comme Yamal LNG, il est matérialisé avec la participation d’investisseurs étrangers. Le géant russe Gazprom n'exclut pas la construction d'une entreprise de la même capacité sur la péninsule de Yamal sur la base du gisement de Tambay, non loin du port de Sabetta. Finalement, ce cluster d’entreprises sera capable de livrer jusqu'à 80 millions de tonnes de GNL sur le marché.

La remise à flot partielle du porte-conteneurs Ever Given filmée par des témoins - vidéos
Dans ce contexte, l’intensité du trafic sur la route maritime du Nord doit connaître une augmentation considérable. À l’heure actuelle, le GNL de Yamal est acheminé par 15 méthaniers de la classe Arc7 et 11 tankers conventionnels. La plupart prennent la direction de l’ouest pour se rendre en Europe. En effet, ce sont les pays de l’Union européenne qui sont les clients principaux.

Toutefois, pour l’heure, la Russie est huitième au rang mondial en termes de production, alors que la concurrence sur le marché du GNL ne fera que s’amplifier. Le leader, l'Australie, a produit 78 millions de tonnes en 2020.

Nouveaux méthaniers

Les douanes de l'Oural ont annoncé le 15 février avoir établi une importation temporaire de trois méthaniers pour le transport du GNL depuis le port de Sabetta via la route maritime du Nord.

Les navires, longs de près de 300 mètres et d'une capacité de 172.000 mètres cubes transporteront, sans accompagnement de brise-glaces, le gaz de Yamal aux consommateurs à basse température (jusqu'à-50°C).

L’entreprise

Yamal LNG a été mise en place en partenariat par le russe Novatek, le français Total, la Société nationale du pétrole de Chine (CNPC) et le Fonds de la Route de la soie.

Ce projet vise à exploiter plus de quatre milliards de barils équivalent pétrole de réserves gazières, indique Total sur son site.

«Ce sont plus de 200 puits qui ont été forés et trois trains de liquéfaction d’une capacité de 5,5 millions de tonnes chacun qui ont été construits.»

Près de 16,5 millions de tonnes de GNL transiteront, chaque année, par le port russe de Sabetta. Toute la production de GNL est vendue à des clients européens et asiatiques, via des contrats de 15 à 20 ans.

Le projet Yamal LNG comprend une installation intégrée de traitement et de liquéfaction de gaz, des réservoirs de stockage, un port maritime et un aéroport, ajoute encore Total.

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