«Vous avez l'impression que tout votre corps se détraque»: Élisabeth Borne témoigne de son infection au Covid-19

Testée positive à la mi-mars au variant sud-africain du Covid-19 et hospitalisée le 23 mars, la ministre du Travail a profité de son passage sur Europe 1 ce 30 mars pour dire aux Français que «cette maladie ne laisse pas indemne». En expliquant qu’elle avait été traitée «comme tout le monde», elle a confié avoir été «secouée».
Sputnik

Huit jours après avoir été hospitalisée avec le coronavirus, la ministre du Travail Élisabeth Borne a été invitée ce 30 mars sur les ondes d’Europe 1 pour faire part des moments «angoissants» qu’elle avait vécus.

«Ce virus est imprévisible. Il a touché mes poumons, j’avais une gêne respiratoire et à un moment donné, je n’arrivais plus à m’alimenter ou à boire. À un moment, on se dit: "Tout se détraque. Est-ce qu'on va s'en sortir?" Comme beaucoup de Français qui ont été touchés par le virus, j'ai été très secouée.»

Alors que le taux d’occupation des hôpitaux à Paris et en région francilienne est alarmant selon les chiffres de l’AP-HP et que le Pr Gilles Pialoux craint un taux en réanimation de 400% dans les semaines à venir, Mme Borne a été interrogée quant aux particularités de son traitement dans la capitale:

«Je pense que j’ai eu le traitement de tout le monde. J’ai été placée sous surveillance médicale parce que j’ai une partie des poumons affectée par le virus. J’ai été perfusée et puis ponctuellement oxygénée.»

Contaminée par le variant sud-africain, encore rare en France, la ministre du Travail a confié ne pas savoir où elle aurait pu le contracter, puisqu’elle fait toujours très attention, porte le masque et utilise du gel désinfectant tout en privilégiant les visioconférences. À cet égard, Mme Borne a souhaité souligner:

«Je voudrais dire à ceux qui pensent que ce virus n'est pas si grave que cette maladie ne vous laisse pas indemne. […] Plus on peut réduire les interactions, mieux ça vaut.»

Covid-19 au sommet de l’État

Au sein du gouvernement, Élisabeth Borne et Roselyne Bachelot sont les seules à avoir été hospitalisées et mises sous oxygène. Cette dernière n’a pas encore quitté l’hôpital. Le 25 mars, elle a fait savoir sur Twitter qu’elle était sous traitement d'oxygénothérapie renforcée.

Son fils Pierre a déclaré sur son compte Facebook qu’elle se battait contre la maladie «avec courage»:

«Merci de vos messages d'amitiés pour maman qui va mieux, même si elle reste très fragile. Il faut attendre encore quelques jours pour que le danger soit écarté.»

Auprès de BFM TV, le président du groupe LREM à l’Assemblée a à son tour donné des informations «rassurantes» quant à l’état de Mme Bachelot, lesquelles datent du début du week-end:

«Je sais qu'elle est accompagnée médicalement, ça n'a pas grand intérêt [de rentrer dans le détail des soins qu'elle reçoit], comme tous les Français elle bénéficie de personnels médicaux qui sont totalement dévoués.»

Outre ces deux ministres, Bruno Le Maire a également été contaminé en septembre. Si au début il affirmait ne souffrir d’«aucun symptôme», il a ensuite reconnu auprès de France Inter le caractère «violent» de la maladie en expliquant qu’elle n’était «pas comme les autres».

Le Covid-19 n’a pas non plus épargné le couple présidentiel. Contaminé en décembre, Emmanuel Macron a passé sept jours en isolement, comme l’exigeait le code sanitaire de l’époque. Fin février, avec la circulation de nouveaux variants jugés plus contagieux, la période d’isolement de tous les cas confirmés a été allongée à 10 jours.

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