Sur fond de climat de méfiance, le vaccin AstraZeneca change de nom

En catimini, le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca a informé du changement de nom de son vaccin anti-Covid. Ses propriétés restent inchangées, la préparation qui a suscité tant d’inquiétudes s’appelle désormais Vaxzevria.
Sputnik

Une envie de repartir à zéro? L’Agence européenne des médicaments (EMA) fait état du changement de nom du vaccin suédo-britannique AstraZeneca. Depuis le 25 mars, la préparation est rebaptisée Vaxzevria.

Cependant, les causes officielles du changement ne sont pas divulguées.

Cette modification ne touche que l’emballage, souligne l’Agence suédoise du médicament Läkemedelsverket.

Les aventures d’AstraZeneca

L’AstraZeneca, un vaccin à vecteur viral, a reçu son autorisation temporaire de mise sur le marché européen de la part de l’EMA le 29 janvier. Depuis, le laboratoire ne cesse d’attirer les foudres des pays de l’UE à cause de réduction à plusieurs reprises des livraisons promises et sur fond de suspicion d'effets secondaires graves.

«Les effets indésirables les plus courants [après l’administration du vaccin, ndlr] sont la douleur et la sensibilité à l’emplacement de l'injection, les maux de tête, la fatigue, les douleurs musculaires, une sensation générale de malaise, des frissons, de la fièvre, des douleurs articulaires et des nausées», écrit l’EMA dans sa fiche consacrée au vaccin suédo-britannique.

Cependant, le 8 mars 2021, l'Autriche a annoncé qu'elle cessait d'utiliser un lot du vaccin, après le décès d'une infirmière de 49 ans suite à de «graves troubles de la coagulation», quelques jours après avoir été vaccinée. D'autres pays suivent, suspectant un lien entre l'injection et des thromboses.

Le 18 mars, l'EMA a établi que le vaccin AstraZeneca était «sûr et efficace» et n'était pas lié à un risque plus élevé de caillots sanguins. Pourtant, l'organisme a fait poursuivre l'évaluation des cas signalés. Cette conclusion a été confirmée le lendemain par le comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale de l’OMS.

Entre-temps, l’Allemagne et l’Espagne ont pris la décision de reprendre la vaccination avec le produit en question, d’autres pays, tels la Norvège et le Danemark, ne l’ont pas encore fait en attendant les résultats de leurs propres examens.

Quant à la France, après avoir suspendu le vaccin le 15 mars, elle l’a réintégré dans sa stratégie vaccinale trois jours plus tard. Alors, pour donner l’exemple, le 19 mars Jean Castex en personne s’est fait vacciner à l’AstraZeneca.

L’utilisation reprise puis encore suspendue

Rebelote ce mardi alors que les villes allemandes de Berlin et Munich ont annoncé suspendre par précaution l'utilisation du vaccin pour les personnes de moins de 60 ans, dans l'attente de nouvelles recommandations nationales. La veille, le Canada a également annoncé une mesure similaire pour les moins de 55 ans en attendant des analyses complémentaires.

Selon les dernières données issues d’un nouvel essai clinique aux États-Unis, au Pérou et au Chili, l’AstraZeneca est efficace à 76%, a annoncé le laboratoire le 25 mars.

Le climat de méfiance envers ce vaccin s’accentue encore à cause des annonces de réduction des livraisons. Fin mars, le fabricant du vaccin a informé Bruxelles qu’il prévoyait de livrer uniquement 100 millions de doses de vaccin d’ici la fin du mois de juin, au lieu de 300 millions initialement prévues.

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