Quand le tourisme en Île-de-France broie du noir

Fragilisé par une année 2020 marquée par la pandémie de Covid-19, le tourisme en Île-de-France affiche une chute historique, le nombre de visiteurs n’ayant été que de 17,5 millions, notamment en raison de la baisse des arrivées de touristes internationaux, révèle un bilan provisoire du Comité régional du tourisme de Paris Île-de-France.
Sputnik

Une perte de 15,5 milliards d'euros en 2020 en raison d'une «dégradation sans précédent de l'activité touristique» sur fond de la pandémie de Covid-19: tel est le résultat enregistré par Paris Île-de-France et dévoilé par le Comité régional du tourisme.

«La fermeture partielle des frontières et les mesures restrictives ont fortement contraint la mobilité des voyageurs français et internationaux […]. Paris Île-de-France enregistre une chute historique de fréquentation avec une perte de plus de 33 millions de touristes par rapport à 2019.»

Ainsi, seulement 33,1 millions de passagers ont transité dans les aéroports franciliens en 2020, soit une baisse de 69% par rapport à l’année précédente.

Selon les premières estimations de la fréquentation touristique en 2020, l’Île-de-France a accueilli 17,5 millions de touristes, soit une baisse de 33,1 millions par rapport à 2019. Le nombre de touristes français s’est chiffré à 12,6 millions, enregistrant une chute de 15,7 millions, tandis que celui de voyageurs étrangers a constitué 4,9 millions, soit une dégringolade de 17,4 millions.

Hôtels et musées

Pour ce qui est de la consommation touristique, il s’agit d’une perte de 15,5 milliards d’euros par rapport à 2019.

Le chiffre d’affaires des hôtels a enregistré une baisse de 60% en Île-de-France hors Paris pour les établissements économiques et 75% pour ceux haut de gamme. Les chiffres sont respectivement de 66% et 81% à Paris.

La fréquentation des musées et monuments enregistre elle aussi une baisse très importante. Le site le plus visité à Paris, le Louvre, constate une chute de 71,9% et le domaine de Versailles, son «homologue» francilien, a attiré 75,6% de visiteurs de moins.

Selon des données de juillet à août, les touristes les plus nombreux ont été les Allemands (18,3% de la clientèle internationale), suivis des Britanniques et des Néerlandais.

En ce qui concerne les premiers chiffres de 2021, la fréquentation touristique hebdomadaire de janvier à février a enregistré une diminution de 77,5% au mois de janvier par rapport au premier mois de l’année dernière. Pour février, le chiffre est de 74,5%.

À quand la reprise?

L’année dernière a été celle des pires résultats de l’histoire du tourisme. Les arrivées de voyageurs ont chuté de 74%, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). En 2020, à l’échelle mondiale, les destinations ont enregistré un milliard d’arrivées internationales en moins par rapport à l’année précédente en raison de la crise sanitaire et des restrictions concernant les voyages.

«En guise de comparaison, la crise économique mondiale de 2009 s’était traduite par une baisse de 4%», fait remarquer l’OMT.

Une enquête réalisée auprès du groupe d’experts de l’OMT dès fin janvier avait donné des pronostics variables pour 2021. Près de la moitié (45%) ont estimé les perspectives plus favorables en 2021 que l’année dernière, 25% ont dit s’attendre à des résultats comparables, tandis que 30% croient que ceux-ci seront encore plus mauvais.

L’Europe affiche une baisse de 70% des arrivées, malgré un léger sursaut de courte durée à l’été 2020. C’est la région qui a connu la plus forte chute en chiffres absolus, avec plus de 500 millions de touristes internationaux en moins en 2020.

Selon le baromètre OMT du tourisme mondial, la plupart des experts ne prévoient pas de retour au niveau prépandémie avant 2023. Ainsi, 43% des personnes interrogées citent 2023, mais 41% s'attendent à un retour au niveau de 2019 seulement en 2024 ou plus tard.

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