Un média allemand expose trois «bonnes» raisons d’acheter le Spoutnik V

Le vaccin russe pourrait remédier à la lenteur de la campagne de vaccination dans l’Union européenne, assure un quotidien allemand qui cite trois autres «bonnes» raisons de se fier au Spoutnik V.
Sputnik

Une tribune du quotidien allemand Handelsblatt livre trois «bonnes» raisons pour lesquelles l’Union européenne devrait acheter le vaccin russe Spoutnik V.

Premièrement, l'achat du Spoutnik V permettrait de réduire les tensions entre l'UE et la Russie, qui sont toujours au plus haut avec l’adoption récemment de nouvelles sanctions.

Deuxièmement, le Spoutnik V pourrait servir à vacciner les personnes atteintes du «virus de Poutine», écrit l’auteur, se référant aux nombreuses personnes qui «croient davantage le dirigeant du Kremlin que les politiciens européens». Cela aiderait en même temps à atteindre l’immunité collective indispensable pour sortir de la crise sanitaire.

Enfin, la tribune rappelle que le plus important pour vaincre la pandémie est d’utiliser toutes les ressources disponibles.

L’expérience de la RDA à l’appui

«Le fait que la Russie soit scientifiquement capable d’obtenir de grands succès médicaux a été prouvé depuis l'époque soviétique: la RDA a pu éradiquer la polio plus tôt que la RFA avec le vaccin soviétique», rappelle le journal.

L’auteur de la tribune indique que certains Premiers ministres de Lander ainsi que des représentants du gouvernement fédéral veulent acheter le Spoutnik V et que si Bruxelles bloque les achats, Berlin pourrait court-circuiter l’UE pour s’en procurer.

«C'est une demande convenable. Et il est également juste de le faire rapidement. Comme dans le cas des vaccins occidentaux, les contrats sont conclus avant que l'Agence européenne des médicaments (EMA) n'ait approuvé le vaccin. L'EMA enquête actuellement, la Hongrie et la Slovaquie inoculent le vaccin de Moscou après approbation nationale», résume le journal.

De son côté, le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert a réaffirmé vendredi 26 mars que l’Allemagne était prête à utiliser le Spoutnik V s’il était approuvé par l'Agence européenne des médicaments.

«Tout dépend des circonstances»

L’examen du dossier par l’EMA en vue de l’autorisation d’utiliser le Spoutnik V dans l’UE a commencé début mars et suscite des réactions controversées.

Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, a assuré le 21 mars que l’UE n’avait «absolument pas besoin du Spoutnik V».

Intervenant jeudi 25 mars à l’issue de la première journée du sommet virtuel de l’UE, Emmanuel Macron a parlé d’une guerre mondiale d’un nouveau genre en référence aux vaccins russes et chinois.

Jean-Yves Le Drian est allé plus loin en affirmant que le vaccin russe était plus un «moyen de propagande et de diplomatie agressive» de Moscou qu’un «moyen d’aide sanitaire», le 26 mars.

Quoi qu’il en soit, selon le porte-parole de la Commission européenne Éric Mamer «la porte n’est pas fermée pour toujours, tout dépend des circonstances».

Enfin, Mario Draghi, Premier ministre italien, cité par l'agence de presse italienne Adnkronos, a fait comprendre que sans commande commune de l’UE, l’Italie pourrait faire preuve de pragmatisme et agir par elle-même.

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