Pékin riposte aux sanctions américaines et canadiennes sur le Xinjiang

Pékin a annoncé des sanctions contre trois responsables et une entité du Canada et des États-Unis en réponse à celles imposées par ces pays face au traitement que Pékin réserve aux Ouïghours dans la région du Xinjiang.
Sputnik

La Chine a introduit des sanctions à l’encontre des individus et organisations américaines et canadiennes en réponse à celles unilatérales adoptées par Washington et Ottawa, a déclaré ce samedi 27 mars le ministère chinois des Affaires étrangères.

«Le 22 mars, les États-Unis et le Canada ont imposé des sanctions unilatérales contre des individus et des organisations au Xinjiang, sur la base de rumeurs et de désinformation. En réponse, la partie chinoise a décidé d’introduire des sanctions contre Gayle Manchin, chef de la Commission américaine sur la liberté religieuse dans le monde (USCIRF), Tony Perkins, vice-président d’USCIRF, ainsi que le député canadien Michael Chong», informe le ministère dans un communiqué.

Ces officiels sont désormais interdits d'entrée en Chine continentale, à Hong Kong et à Macao et ne peuvent plus faire affaire avec des citoyens et des institutions chinoises.

«Ils doivent arrêter la manipulation politique sur les questions liées au Xinjiang, cesser de s'ingérer dans les affaires intérieures de la Chine sous quelque forme que ce soit et s'abstenir d'aller plus loin sur la mauvaise voie. Sinon, ils se brûleront les ailes», conclut le ministère.

Les sanctions chinoises concernent en outre la sous-commission parlementaire canadienne pour les droits de l'homme et le développement international.

Le ministère a réaffirmé le maintien de celles précédemment introduites par la Chine contre les individus ayant sapé la souveraineté et porté préjudice aux intérêts de la Chine à cause du dossier du Xinjiang.

Sanctions européennes et US

La Chine avait précédemment adopté des sanctions contre dix personnalités européennes, dont cinq élus du Parlement européen, ainsi que neuf Britanniques, dont des législateurs du parti conservateur de Boris Johnson.

Ces mesures sont une réaction à l’imposition le 22 mars de sanctions contre d’anciens ou actuels dirigeants de la région du Xinjiang par l’Union européenne, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada.

En septembre 2020, Washington avait déjà élargi ses sanctions commerciales contre Pékin aux produits agricoles en provenance de la région du Xinjiang, accusant la Chine d’interner plus d’un million de Ouïghours musulmans «dans le cadre d’une campagne systématique et brutale pour éradiquer leur religion et leur culture au Xinjiang» sous couvert de lutte antiterroriste. En novembre, le département d’État américain avait en outre retiré un groupe ouïghour, le Mouvement islamique du Turkestan oriental (Etim) qui opère principalement dans l’ouest de la Chine, de sa liste noire des organisations terroristes.

Situation des Ouïghours en Chine

Fin août 2018, le comité des Nations unies pour l'élimination de la discrimination raciale ont rapporté que jusqu'à un million d'Ouïghours ethniques pourraient se trouver dans des «camps de rééducation» dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang.

Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, les informations sur la détention des Ouïghours dans des «camps de rééducation» ne correspondent pas à la réalité.

Les autorités chinoises soutiennent qu’elles cherchent à régler les problèmes de la violence, du terrorisme et du séparatisme dans le Xinjiang où la situation n’a rien à voir avec les questions ethniques ou religieuses ni avec la question du respect des droits de l’homme.

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