Intervenant vendredi 26 mars dans Face à l’info sur Cnews, Éric Zemmour a livré son avis sur le pape François après que ce dernier a d’abord tendu la main à l’islam chiite en Irak au début de mois, puis, à la mi-mars, s’est inquiété de la popularité ascendante du Rassemblement national.
Après que son interlocuteur, Michel Onfray, a avancé que le souverain pontife était un pape «de l’État profond» qui défendait une Église universelle, se moquait un peu de l’Europe qui était pour lui perdue, démographiquement en tout cas, et jouait la carte de la Chine, Éric Zemmour a déclaré que François Ier n’aimait pas l’Europe et la France.
«D’abord, il n’aime pas l’Europe, il n’aime pas la France, c’est un Sud-Américain. Il y a beaucoup de Sud-Américains qui adorent la France et qui adorent l’Europe, mais ce n’est pas son cas», a-t-il jugé.
Le polémiste a ensuite cherché à expliquer le point de vue du Saint-Père concernant le futur de l’Europe.
«Je pense qu’il est de cette tendance de l’Église qui pense que c’est le christianisme qui a fait l’Europe – et on ne peut pas lui donner tort – et puisque l’Europe se déchristianise, l’Europe doit mourir.»
Selon l’essayiste, la logique du souverain pontife est de «donner l’Europe à l’islam, en gage de ce que l’islam laissera le christianisme se répandre en Afrique, etc. Et en gage aussi que le christianisme se répandra en Chine.»
«L’important, c’est la vision globale»
L’écrivain a dressé un parallèle entre le protagoniste de son roman favori de Simone de Beauvoir, Tous les hommes sont mortels, et le souverain pontife. Dans cet ouvrage, un jeune condottière de la Renaissance ayant bu un philtre d’éternelle jeunesse, est devenu immortel et s’est pris pour Dieu, perdant toute compassion pour les êtres humains. Des milliers et des millions de morts ne le regardent pas, puisqu’il a un grand projet.
«Et je pense que le pape, c’est un peu cela. Il a une espèce de grand projet géostratégique, que l’Europe soit soumise à l’islam ne le gêne pas et que l’important, c’est la vision globale qu’il a du monde. S’il donne une couleur tolérante à la chrétienté face à l’islam, il pense qu’il aura des compensations ailleurs», conclut Éric Zemmour.
Le pape s’inquiète
Lundi 15 mars, le pape François a reçu plusieurs personnalités françaises pour parler environnement et politique et a évoqué avec inquiétude la montée du Rassemblement national.
«Je ne veux pas être désagréable ou dire à votre pays ce qu’il doit faire. Mais c’est inquiétant. […] Je suis inquiet de la montée des populismes», a-t-il déclaré.
Le même jour, Marine Le Pen a réagi via Twitter, invitant le souverain pontife à s’occuper de ce qu’il se passe dans les églises plutôt que dans les urnes.
«Que chacun fasse ce pour quoi il est destiné», a-t-elle martelé.