Le Covid-19 tue 20 parents d’élèves dans un lycée de Drancy, l’établissement demande à fermer

Le personnel d’un lycée de Seine-Saint-Denis interpelle Emmanuel Macron dans une lettre suite au décès de 20 parents d’élèves depuis le début de la pandémie. Les enseignants ont exercé leur droit de retrait et demandent la fermeture de l’établissement.
Sputnik

Alors que le ministre de l’Éducation a réaffirmé sa volonté de laisser les établissements scolaires ouverts, le lycée Eugène-Delacroix de Drancy se bat contre une flambée des cas de Covid-19. Depuis le 1er mars, le virus a déjà contaminé une soixantaine d’élèves et une vingtaine d’enseignants, rapporte France Bleu. La pandémie a en outre endeuillé les familles: 20 parents d’élèves sont morts depuis le début de la crise sanitaire.

Une situation qui a poussé les enseignants à écrire une lettre au Président de la République et au ministre de l’Éducation pour demander la «fermeture urgente et temporaire» du lycée.

«Comme tous les professeurs, on tient absolument à ce que tous les élèves viennent au lycée mais quand l’enjeu est vital, il y a des questions à se poser», explique au Parisien Aline Cotteau, professeure de français de l’établissement.

Dans leur lettre, les équipes proposent de remplacer les cours en présentiel par un enseignement à distance pour «assurer la continuité pédagogique». Une démarche déjà prônée par Jean-Michel Blanquer lors du premier confinement et de la fermeture des écoles qui s’était d’ailleurs accompagnée de quelques défaillances sur les plateformes informatiques dédiées.

Droit de retrait

Des tests salivaires sont prévus dans l’établissement le 30 mars suivant la logique du ministre de l’Éducation qui a récemment assuré que 300.000 de ces tests seront déployés chaque semaine.

Mesure insuffisante cependant pour nombre d’enseignants qui ont décidé d’exercer leur droit de retrait depuis mardi. Une opération qui pourrait être renouvelée la semaine prochaine si la fermeture de l’établissement n’est pas actée.

La question de la fermeture des écoles s’est posée avec plus d’acuité cette semaine. Le débat a notamment été relancé par l’épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, qui affirmait dans le JDD qu’«avoir un collégien ou un lycéen chez soi augmente de 30% le risque d'être infecté». Le ministre de l’Éducation avait répondu sur LCI qu’il y a «plus d’avantages à ce que les enfants aillent à l’école que d’inconvénients».

Pour tenter de pallier les contaminations en milieu scolaire, le gouvernement table désormais sur la vaccination des enseignants. Celle-ci pourrait commencer mi-avril, a affirmé Emmanuel Macron lors d’un déplacement dans le Nord le 23 mars. D’autres professions «exposées» pourraient également être concernées.

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