Jeudi 25 mars, la police de la ville suédoise de Vetlanda (sud) a reçu plusieurs appels informant de la découverte d’une tête de sanglier sur un Coran dans un parking de quartier résidentiel.
Selon la police, les personnes présentes sur les lieux ont indiqué n’avoir vu personne pouvant être lié à l’incident.
Une enquête pour incitation à la haine contre un groupe ethnique a été ouverte.
«Beaucoup de gens étaient très bouleversés lorsque nous sommes arrivés sur les lieux», a déclaré un porte-parole de la police au journal Dagens Nyheter.
Celui-ci a précisé que le Coran a été emmené au commissariat et que la tête de sanglier a été jetée à la poubelle car il était impossible d’y trouver des empreintes digitales ou d’autres informations utiles pour les enquêteurs.
Un appel à témoin a été lancé.
L’attaque du 3 mars
Il y a moins d’un mois, le 3 mars, la ville de Vetlanda, peuplée de seulement 12.500 habitants, avait vécu une attaque au couteau dans laquelle huit personnes avaient été blessées par un Afghan de 22 ans, précédemment condamné pour possession de drogue et connu de la police pour avoir commis des infractions mineures.
L'accusation a écarté un motif terroriste, alors que le Premier ministre Stefan Löfven a qualifié l'acte d'«odieux», mais a soutenu qu'il n'avait rien à voir avec l'immigration.
Après l'attaque, l'association Staying in Vetlanda, créée suite à la vague de migrants de 2015 pour venir en aide aux nouveaux arrivants, s'est déclarée préoccupée par «l'antipathie envers les réfugiés et les Afghans en particulier». Son président, Daniel Berner, a déclaré que les Afghans vivant dans la ville craignaient «d'être mis en concordance» avec l'agresseur parce qu'ils avaient la même nationalité, a rapporté la chaîne de télévision SVT.
En 2015, alors que la vague migratoire avait déferlé sur l’Europe, la Suède avait été le pays à accueillir le plus de migrants par habitant, avec plus de 160.000 individus à la fin de l'année 2015 – dont 35.000 Afghans.
La tradition des portes ouvertes perturbée
La tradition des portes ouvertes aux étrangers en Suède remonte à l’époque de la Seconde Guerre mondiale. L’économie de ce pays neutre ménagé par les destructions était en essor et avait besoin de main-d’œuvre. La Suède a alors connu une affluence de Norvégiens fuyant les nazis, de Baltes et de juifs danois. Vint ensuite le tour des Iraniens qui voulaient échapper aux persécutions du chah Pehlevi et des Chiliens fuyant Pinochet. Des Érythréens, des Somaliens et des Kurdes leur ont succédé.
Au début des années 1990, le royaume accueillait 40.000 réfugiés par an.
Les Suédois étaient fiers d’avoir réussi à intégrer avec succès des étrangers, y compris venant de pays musulmans.
Cependant, le système fonctionnant sans à-coups depuis des décennies a connu des dysfonctionnements suite à la crise migratoire de 2015.
Le comportement des nouveaux migrants différait sensiblement de celui auquel les Suédois étaient habitués. Des groupes compacts isolés de migrants s’installaient dans les banlieues de grandes villes (jusqu’à 80% de la population totale, selon Deutsche Welle), leurs membres faisaient fi des règles sanitaires et étaient souvent impliqués dans des délits mineurs.