Au milieu des efforts déployés afin de dégager le porte-conteneurs géant Ever Given qui bloque depuis quatre jours le canal de Suez, l’historien américain Alex Wellerstein rappelle sur Twitter qu’il y a 60 ans, les États-Unis envisageaient d’employer des armes nucléaires pour créer une voie de substitution à cette route commerciale cruciale entre l’Europe et l’Asie:
Il cite ainsi une note récemment déclassifiée, rédigée en 1963 par le département américain de l’Énergie et le Lawrence Livermore National Laboratory, dans laquelle il est proposé d’utiliser 520 bombes nucléaires pour l’excavation du canal de la mer Morte à travers le désert du Néguev, qui relierait la Méditerranée au golfe d’Aqaba et ouvrirait un accès à la mer Rouge et à l’océan Indien.
Une fois creusée, cette voie artificielle se serait étendue sur près de 260 kilomètres. Pour justifier le recours à l’arme atomique, le laboratoire invoquait le «coût prohibitif» des méthodes d’excavation conventionnelles.
Le projet a été rejeté car sa «faisabilité politique» paraissait peu réaliste à l’administration en place qui redoutait une virulente résistance des pays arabes entourant Israël à la construction d’un tel canal.
Plus de 200 navires bloqués
Mesurant 400 mètres de long, le navire Ever Given s’est mis en travers du canal de Suez dans la nuit du 23 au 24 mars, entraînant des embouteillages massifs de navires et d’importants retards de livraison. Selon les récentes évaluations, plus de 200 navires sont actuellement bloqués aux deux extrémités et dans la zone d’attente située au milieu du canal.
Selon l’Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA), l’incident est dû «principalement au manque de visibilité à cause des conditions météorologiques», avec des vents de plus de 70 km/h. Le dégagement du navire risque de prendre plusieurs semaines.
«Atomisez Mars!»
Cela ne va évidemment pas sans rappeler la fameuse proposition du parton de Tesla et de SpaceX Elon Musk de lancer des bombes nucléaires sur Mars afin de libérer le CO2 actuellement prisonnier de la glace:
En réaction, le chef de l’agence spatiale russe Roscosmos Dmitri Rogozine a estimé qu’il s’agissait d’un «prétexte» pour les États-Unis «pour mettre l’arme thermonucléaire dans l’espace».