Véran parlait de «centaines» d’évacuations sanitaires, il n'y en a eu que 38 en réalité

Moins de 40 malades du Covid hospitalisés en réanimation ont été transférés hors de leur région depuis la mi-mars, loin des «centaines» d'évacuations sanitaires évoquées par le gouvernement, selon un bilan transmis à l'AFP par le ministère de la Santé.
Sputnik

Entre le 13 et le 23 mars, seulement 38 patients Covid en soins critiques ont été transférés vers une autre région ou un autre pays, d'après la Direction générale de la Santé.

La plupart de ces opérations ont été réalisées en métropole, depuis l'Île-de-France (13 patients évacués), Provence-Alpes-Côté d'Azur (12) et les Hauts-de-France (9) vers l'Occitanie (14 patients reçus), la Bretagne (9), les Pays de la Loire (7) et la Nouvelle-Aquitaine (5).

Ces malades ont quasiment tous été transportés par voie aérienne, en avion (19) ou en hélicoptère (12), et très peu par ambulance (3).

S'y ajoutent deux patients évacués par la route des Hauts-de-France vers la Belgique, et deux autres par avion de Mayotte vers la Réunion.

«Des dizaines, voire centaines» de transferts

Ce bilan provisoire reste très inférieur aux prévisions du gouvernement. Rien que pour l'Île-de-France, le ministre de la Santé, Olivier Véran, tablait il y a deux semaines sur «des dizaines, voire centaines» de transferts.

Dans la foulée, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait annoncé «une centaine» d'évacuations sanitaires depuis la région parisienne, qui auraient dû être effectives la semaine dernière.

Mais ce plan s'est heurté à deux écueils: peu de patients sont dans un état suffisamment stable pour être transférés, et la plupart des familles s'y opposent.

Le recours à des TGV médicalisés a d'ailleurs été ajourné sine die pour ces raisons. «Il n'y a pas de TGV prévu, car cela suppose de trouver 48 patients pour le remplir», reconnaît Aurélien Rousseau, directeur de l'agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France, dans un entretien au Figaro paru jeudi.

Faisant état de 16 malades évacués à ce jour (3 de plus que la DGS), il affirme que «la tension va conduire à accélérer» pour «libérer des lits» afin d'«assurer la prise en charge de ceux qui arrivent en urgence et ne sont pas transportables».

Discuter