«Il y a un cynisme terrible» des fast-foods, a dénoncé le ministre de la Santé mardi 23 mars à l’Assemblée nationale. Répondant à une question de la députée de Loire-Atlantique Sandrine Josso (Nouveaux Démocrates) sur les actions du gouvernement contre l’obésité, il a cité la génétique, les inégalités sociales, mais aussi les enseignes de restauration rapide.
«Il y a une part de l’obésité qui est d’origine génétique», a-t-il déclaré, affirmant que cette part est «sans doute beaucoup plus importante qu’on ne le croit», ce qui justifie, selon lui, de faire de la recherche une priorité. Il a ensuite souligné que les inégalités sociales allaient «de pair avec la malbouffe».
Le ministre a finalement pointé du doigt les fast-foods qui sont «implantés préférentiellement dans les endroits où les revenus sont les plus faibles». «Je trouve ça personnellement horrible. Socialement, je trouve ça cynique», a-t-il ajouté. Face à l’impossibilité de faire empêcher l’implantation de ces enseignes, il prône la prévention pour permettre à la population de «s’armer et se protéger contre la malbouffe».
Lien entre obésité et Covid
Diététicienne de formation, Sandrine Josso avait interpellé M. Véran sur la «bombe sanitaire» que représente l’obésité. «En France, elle touche 17% des adultes et un enfant sur cinq», a-t-elle averti, et «coûte chaque année […] 12,6 milliards d’euros» au système social. La députée avait également fait référence au CHRU de Lille, lequel avait constaté début mars que plus de 47% de ses patients Covid en réanimation étaient en situation d’obésité.
Selon elle, 10 millions de Français sont qualifiées de «personnes à haut risque» face au virus à cause de leur poids. Les perturbateurs endocriniens y jouent également un rôle, avait-elle prévenu: «Le lien entre environnement, alimentation et santé est un sujet majeur qui sera un des grands enjeux de la décennie à venir».
Popularité des fast-foods
D’après un rapport de l’Anses (Agence nationale de la sécurité sociale) sur la restauration hors foyer (RHF) publié en février, le nombre de personnes fréquentant les fast-foods a doublé entre 2006 et 2015, aussi bien chez les adultes que chez les enfants et adolescents. La part des Français qui ne s’y rendent jamais a été divisée par trois, passant de 36 à 11,2%.