Le blocage du canal de Suez fait le jeu des propriétaires de supertankers, selon Bloomberg

La crise maritime provoquée par le blocage du canal de Suez a offert une détente inattendue aux propriétaires de supertankers qui ont vu leurs revenus s’accroître pour la première fois depuis le 2 février. Pourtant, cet effet ne serait que de courte durée.
Sputnik

Le blocage du canal de Suez par le porte-conteneurs Ever Given a permis aux compagnies propriétaires de pétroliers de pailler les pertes qu’elles avaient subies récemment, constate Bloomberg.

Selon les données de la bourse baltique auxquelles se réfère l’agence, le chiffre d’affaires des propriétaires de supertankers vient de balancer vers le positif pour la première fois depuis le 2 février.

Or, cet effet ne serait que de courte durée, estime l’analyste au sein du groupe IHS Markit Rahul Kapoor contacté par Bloomberg.

«Toute reprise assurée du marché des tankers dépend de l’éventuelle hausse de la production par l’OPEP et de celle des exportations. Et aucun signe ne le laisse espérer», a expliqué l’expert.

Le canal obstrué depuis deux jours

Le navire Ever Given, mesurant 400 mètres de long, 59 mètres de large et une soixantaine de mètres de haut, s’est mis en travers du canal de Suez dans la nuit du 23 au 24 mars, obstruant l’une des voies maritimes les plus fréquentées du monde et entraînant ainsi des embouteillages massifs de navires et d’importants retards de livraison.

L’Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA) a indiqué dans un communiqué que l’incident était dû «principalement au manque de visibilité à cause des conditions météorologiques», évoquant des vents de plus de 70 km/h.

La société japonaise Shoei Kisen Kaisha, propriétaire du porte-conteneurs, a annoncé qu’elle travaillait avec les autorités du canal pour dégager le navire, mais que l’opération était «extrêmement difficile».

Marché fébrile

L’obstruction du canal de Suez a d’abord provoqué une hausse de près de 6% des prix du pétrole, mais ces gains ont été effacés le jour suivant.

Ainsi, vers 15h10 GMT le 25 mars, le baril américain de WTI coté à New York pour livraison en mai perdait plus de 5,5%, tandis qu’à Londres, le baril de Brent pour le même mois perdait 5,23%.

Le marché est d’autant plus fébrile dans l’attente du prochain sommet ministériel des membres de l’OPEP et de leurs alliés de l’OPEP+ programmé pour le 1er avril.

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