Les enfants âgés de moins de dix ans ont des taux d'anticorps plus élevés après avoir été infectés par le coronavirus que les adolescents et les adultes, selon une étude publiée le 22 mars dans la revue scientifique Jama.
Les anticorps sont naturellement produits par le corps en présence d'un virus, afin de lutter contre celui-ci et s'en débarrasser.
Selon leurs résultats, les enfants entre un et 10 ans ont développé un niveau médian d'anticorps IgG (pour immunoglobulines G, la classe d'anticorps la plus présente dans le sang), «significativement plus élevé» que chez les adultes.
Par ailleurs, les niveaux d'anticorps IgG les plus bas ont été observés chez les jeunes adultes de 19 à 30 ans, avant de remonter avec l'âge, pour des raisons «qui restent peu claires», selon les auteurs.
Des analyses plus poussées ont été réalisées sur un nombre plus petit d'échantillons sanguins prélevés chez des enfants, adolescents et jeunes adultes, afin de mieux comparer la réponse immunitaire entre ces populations.
Le niveau médian d'anticorps IgG s'est révélé deux fois plus élevé chez les enfants entre un et 10 ans que chez les adolescents (11 à 18 ans), qui eux-mêmes présentaient un niveau deux fois plus élevé que les jeunes adultes (19 à 24 ans).
«Nos résultats suggèrent que les différences dans les manifestations cliniques du Covid-19 chez les patients pédiatriques (les enfants, ndlr) comparées à celles des patients adultes, pourraient en partie être dues à une réponse immunitaire liée à l'âge», écrivent les auteurs.
«Nos données pourraient expliquer en partie le niveau globalement plus bas de symptômes et de cas sévères de la maladie chez les enfants infectés», ajoutent-ils.
Autre point à noter: les tests sérologiques se sont révélés positifs pour une proportion similaire d'enfants et d'adolescents que d'adultes. Cela suggère que les enfants, même s'ils en tombent moins malades, «pourraient représenter un réservoir important de transmission» du Covid-19, notent les auteurs.
Le mois dernier, une étude parue dans la revue Nature avait elle suggéré que les enfants se défendaient mieux contre le virus grâce à une meilleure réponse immunitaire innée, c'est-à-dire celle intervenant en première ligne, avant l'immunité acquise (dont résultent les anticorps).