La lutte contre le terrorisme passe aussi par celle contre son financement. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a ainsi interpellé le 15 mars à Nîmes deux femmes de 28 et 29 ans qui, depuis 2014, touchaient les allocations d'une autre sœur radicalisée en Syrie et lui envoyaient de l’argent régulièrement, rapporte Le Figaro.
Comme l’indique le quotidien, cette troisième femme était partie en zone syro-irakienne dans les années 2014-2015 pour soutenir le djihad et se trouvait toujours là-bas avec ses enfants.
Ses deux sœurs touchaient donc les prestations sociales en question, soit quelques dizaines de milliers d’euros au total, en conservaient une partie et lui envoyaient le reste.
Financement du terrorisme
Bien que les femmes ne soient pas radicalisées, elles seront jugées dans quelques mois par la justice qui qualifie ces actes de détournement de fonds et financement du terrorisme.
«En envoyant de l'argent à un proche libre de ses mouvements en Syrie ou en Irak pour survivre ou pour élever un enfant, la famille en France finance le terrorisme. Que ce soit sciemment ou pas, car les fonds sont presque toujours récupérés par des sympathisants djihadistes. Et ces actes sont répréhensibles», a annoncé un juge du parquet national anti-terroriste cité par Franceinfo.
Selon le code pénal, cette infraction est punie de 10 ans d'emprisonnement et de 225.000 euros d'amende.
Soutien financier depuis l’Europe
Après le revers militaire subi par Daech*, ses ressources ont considérablement diminué. Les Européens radicalisés soutenant le djihad sont alors entrés en jeu.
Comme l’a rapporté le 14 mars le quotidien Die Welt, la police allemande soupçonne des individus, des mosquées et associations islamistes à Berlin de financement du terrorisme dans des zones de guerre au Moyen-Orient. Après avoir mené une enquête, le journal allemand indique qu’ils auraient détourné des aides Covid de l’État délivrées aux entreprises. Le préjudice financier est estimé à environ un million d'euros.
En septembre dernier, la police française a également arrêté une trentaine de personnes faisant partie d'un réseau de financement de terroristes en Syrie créé en 2019. Ils sont soupçonnés «pour la plupart d'avoir injecté des fonds», soit des centaines de milliers d'euros au total, dans le réseau au bénéfice de proches se trouvant en Syrie, et, pour deux d'entre eux, d'avoir joué le rôle de chevilles ouvrières du système de cyberfinancement par des cryptomonnaies.
*Organisation terroriste interdite en Russie