Face aux nouvelles restrictions, Mélenchon s’indigne que les jeux vidéo soient considérés comme «non-essentiels»

Jean-Luc Mélenchon s’est révolté contre le fait que la liste élargie des commerces «essentiels» ne comprenne pas les magasins de jeux vidéo. D’après lui, c’est «la première industrie culturelle du pays». En effet, elle a atteint en 2020 sa «meilleure performance historique» selon le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs.
Sputnik

Le 21 mars, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé sur le plateau de France Inter la différence faite suite aux nouvelles restrictions entre les librairies et les disquaires d’un côté, et les magasins et rayons vendant des jeux vidéo de l’autre.

Le président de La France insoumise ne comprend pas pourquoi ces derniers n’ont pas fait partie de la liste récemment élargie des commerces considérés comme «essentiels», lesquels ont rouvert leurs portes.

«C’est la première industrie culturelle du pays», a-t-il jugé. «Le budget des jeux vidéo est un domaine dans lequel brillent les Français et plus important que celui du cinéma au niveau du monde. Pourquoi ferme-t-on les magasins ou les rayons qui vendent des jeux vidéo alors que, quand on se confine, c'est l'une des activités à laquelle on se livre le plus volontiers?»

Dans la liste des commerces essentiels ouverts depuis le 20 mars, le gouvernement a inclus les libraires et les disquaires, les fleuristes et jardineries, les cordonneries, les chocolateries ou encore les salons de coiffure et les magasins de bricolage (à voir la liste ici).

Or, selon les chiffres communiqués en novembre 2020 par le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (S.E.L.L), le chiffre d’affaires du marché français du jeu vidéo a augmenté de 11,3% pour atteindre 5,31 milliards d’euros, ce qui est «sa meilleure performance historique».

«Pures merveilles esthétiques»

D’après Mélenchon, «mis de côté les jeux vidéo absurdes, violents et grossiers», «il y en a plein qui sont de pures merveilles esthétiques, culturelles», y compris ceux qu’il «exècre, comme celui qui est fait sur la Révolution française («Assassin’s Creed Unity», ndrl)».

Pour celui qui avait incarné un personnage dans le jeu «Fiscal Kombat» lancé pendant la campagne présidentielle de 2017 par des proches de La France insoumise, «la masse des jeux représente une activité culturelle de premier plan, de développements».

«Pourquoi ces rayons-là sont-ils fermés?», s’est-il interrogé avant de lancer: «Parce que quelque part, dans un bureau, un bureaucrate a considéré que c’était non-essentiel, à moins qu’il était 18h moins 5».

L’homme politique a également critiqué le gouvernement pour ne pas avoir ouvert les lieux culturels, «certainement les plus faciles à contrôler»:

«Il est certain que beaucoup d'entre eux considèrent que [la culture] est un luxe superflu, qui leur est réservé et que tout va bien comme ça. Ils n’en comprennent pas la portée et ils ne comprennent pas l'importance du secteur culturel dans la vie des Français.»

Ministre de la Culture interpellée

Le député LREM du Maine-et-Loire Denis Masséglia, qui est le président du groupe d’études jeux vidéo à l’Assemblée nationale, a également dénoncé auprès de Franceinfo «l’opposition entre le jeu vidéo d'une part et les autres industries culturelles».

«J’appelle le ministère [de la Culture] à réagir et à revenir sur le sujet», a-t-il déclaré.

Le 21 mars, le ministre délégué aux PME, Alain Griset a précisé auprès de LCI que la liste des commerces autorisés à rester ouverts est observée «au cas par cas» et pourrait donc être élargie en cas d’«aberration».

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